Le temps des sucres, celui de la récolte du sirop d’érable, court jusqu’à la fin d'avril. Il symbolise le renouveau et les retrouvailles autour d’un repas dans une cabane à sucre, là où se déroulait autrefois la cuisson du précieux nectar. Celui-ci marquait la fin de l’isolement des longs mois d’hiver, au milieu des forêts encore enneigées en ce début de printemps.

Les premières nations, au nombre de onze au Québec, ont été les premières à exploiter cet or blond, dont les trois quarts de la production mondiale sont fabriqués dans la Belle Province. Les Abénakis relatent un pan de cette histoire dans leur musée créé à Odanak, sur la rive sud du Saint-Laurent. Ce peuple du Soleil levant passait l’hiver sur la côte atlantique, puis l’été dans les plaines du Nord, où il pratiquait l’agriculture. Au cours de leur migration, ils faisaient les sucres dans les érablières des Appalaches : ils entaillaient le tronc à l’aide d’un tomahawk, faisant ainsi le plein de minéraux et de vitamines.

Rassemblements festifs à travers le Québec

Près de la ville de Québec, à Wendake, fief des Hurons-Wendat, le restaurant Sagamité est réputé pour sa tarte à l’érable. Cette communauté a reconstitué une maison longue traditionnelle huronne. Dominic, économiste de formation, y devient conteur pour les visiteurs. « Tire-toi une bûche », dit-il pour inviter à s’asseoir, avant de raconter une légende. Celle de la découverte de l’eau d’érable en observant un écureuil débordant d’énergie après avoir croqué une branche. Dans les bois, un superbe parcours lumineux nocturne, Onhwa’lumina, met en scène les valeurs de cette nation.

Danseur autochtone dans un pow-wow au Québec. (©  Côte-Nord /TQ/JF. Bergeron)

Wedake accueillera les communautés autochtones de tout le Canada pour son pow-wow au début de juillet. Une trentaine de ces rassemblements festifs se tiennent à travers le Québec de mai à septembre. Les danseurs s’y affrontent au son des tambours, au milieu des stands d’artisanat. Hérités d’une pratique ancestrale, ces grands moments d’affirmation culturelle sont ouverts à tous. Dans un esprit de partage et d’échanges autour d’une crêpe… Au sirop d’érable !

Mathilde Giard