Imaginons une diagonale qui séparerait l’Écosse du nord-ouest de celle du sud-est. Cette frontière invisible divise les montagneuses Highlands (hautes terres) des Lowlands (basses terres). Le contraste entre ces deux régions est considérable. Le sud a profité d’un développement économique à partir de 1707, quand la nation écossaise a rejoint le royaume de Grande-Bretagne. Le nord rural s’est appauvri et vidé de ses habitants. De nombreuses familles ont quitté les hautes terres et se sont installées en ville, travaillant à Aberdeen, Edimbourg et Glasgow.

Dans les Highlands peu fertiles, et au rude climat, l’agriculture vivrière est remplacée par des élevages extensifs de moutons pour la laine, et de bovins aux longs poils roux. Les familles qui demeurent highlanders sont depuis toujours organisées en clans et parlent le gaélique. Malgré les interdictions dictées par Londres, elles perpétuent leur culture celtique, et les tartans identitaires (tissages en laine) demeurent portés en kilt. Au XIXe siècle, les Écossais nostalgiques et les Britanniques montent séjourner dans le Nord pour y chasser et pêcher. S’impose alors une image romantique qui perdure : les vastes étendues sauvages sont les ultimes espaces d’évasion authentique. La reine Elisabeth II les appréciait et aimait s'y ressourcer.

© Alexie Valois - Avec ses longues cornes et ses mèches, la race highland est le chouchou des visiteurs.

Cette vision idyllique des Highlands est devenue planétaire à l’heure des tournages de films à succès (Highlander, Skyfall, Macbeth…) et d’Instagram. Des visiteurs du monde entier expérimentent l’accueil simple et chaleureux des Écossais, et les paysages à la beauté « à couper le souffle », caressés de lumières sans cesse changeantes.

Ces terres désolées sont une alternance de vastes landes couvertes de prairies, bruyères, fougères, et tourbières spongieuses. Les montagnes, culminant de 500 à 1340 m, sont enneigées d’octobre à mai. En cascades et rivières, l’eau court partout. D’immenses lacs remplissent des vallées qui s’étirent sur plusieurs kilomètres. L’océan atlantique découpe la côte en innombrables îles, détroits et lochs marins.

À pied, à vélo, en deux ou quatre roues, les Highlands se découvrent grâce à un réseau de routes, souvent étroites, et de chemins aux panoramas grandioses.