Dans le Var, l’archipel des îles d’Or est très préservé. Le Levant est militaire et Port-Cros un havre de biodiversité. Embarquer pour Porquerolles, la plus accessible des trois îles, garantit un réel dépaysement. Cette langue de terre de 7 kilomètres de long et 3 de large est vallonnée, habitée et cultivée depuis toujours. Les plaines sont entrecoupées d’étendues de pins d’Alep, maritimes et de chênes-lièges ou verts. Deux domaines se partagent la production viticole. Une oliveraie bien entretenue tient lieu de Conservatoire botanique national méditerranéen avec près d’un millier de variétés différentes d’oliviers, figuiers, pêchers et mûriers. Un maraîcher est installé en bio et vend aux 350 insulaires. Ils étaient plus de 800 au début du XXe siècle quand François-Joseph Fournier a relancé l’agriculture sur l’île.
Habitée et cultivée
La sérénité règne sur les chemins de terre ocre où il fait bon marcher et pédaler, surtout aux intersaisons. La dimension de l’île et ses dénivelés font des VTT et VAE les meilleurs moyens de locomotion pour en découvrir tous les écrins. Les loueurs de vélos sont nombreux et solidement équipés pour contenter les sportifs, les familles, et même les moins alertes. En roulant vers l’est, il est possible de rejoindre la vallée de Notre-Dame et sa plage bordée d’eaux turquoises. Les pieds dans le sable, on aperçoit sur la droite les rochers du cap des Mèdes, et à gauche la silhouette du fort de l’Alycastre. Construit par Richelieu, il est le plus ancien des forts de l’île qui ont longtemps servi une défense stratégique.
En revenant vers le village, un sentier carrossable longe le Domaine de la Courtade bordé d’eucalyptus parfumés, et grimpe jusqu’au fort Sainte-Agathe. Depuis les terrasses panoramiques, les regards se portent à 360 degrés sur tout Porquerolles, le continent et les bleus de la Méditerranée. En contrebas, l’unique moulin de l’île offre un point de vue vers l’ouest. À cette extrémité, la côte déchiquetée est dominée par la forteresse du Grand Langoustier. Les vents soulèvent haut les vagues. Au retour, une halte s’impose au calme de la plage d’Argent, près de laquelle quelques voiliers ont choisi de s’abriter.
Alexie valois