« Les Nimas sont des candidats à l’installation comme les autres », martèle François-Étienne Mercier, vice-président JA en charge de l’installation. Pour le syndicat, l’accompagnement humain et technique existant ne doit pas différencier le Nima d’un autre porteur de projet, quel que soit son profil, son âge ou sa production. « Le parcours à l’installation est ouvert à tous. Cependant, nous restons extrêmement vigilants sur la professionnalisation de ces nouveaux profils. L’installation nécessite des connaissances solides. » Le syndicat mise sur la création de Points accueil formation installation transmission, réunissant l’ensemble des structures d’accompagnement, comme porte unique du parcours.
De son côté, le pôle Inpact (1) demande une modification de la formation et des dispositifs d’accompagnement. « L’installation progressive, pourtant très adaptée aux Nimas en reconversion, est peu développée lors du rendez-vous au PAI », explique Coline Sovran, du réseau Civam. Inpact milite pour une aide « nouvel installé » jusqu’à 50 ans - au lieu des 40 ans actuels - et pour la création d’une aide forfaitaire de 14 000 € dédiée aux Nimas, comme « outil de sécurisation au démarrage » et « aide à l’activité ».
Le parcours à l’installation pâtit d’une mauvaise image, observe Christian Body, de la chambre d’agriculture de Normandie, qui a constaté une diminution des installations aidées depuis la réforme de 2015. Mais les nouveaux textes sur les conditions de contrôle et d’avenant du printemps 2020, apportant davantage de souplesse, devraient convaincre les jeunes de demander les aides, espère le conseiller. D’autant que le jeu en vaut la chandelle, car outre la DJA (32 000 € en moyenne en 2019), les jeunes installés bénéficient d’avantages fiscaux et de bonus dans les aides aux investissements.
(1) Accueil paysan, L’Atelier paysan, Réseau Civam, Fadear, InterAfocg, Mouvement interrégional des Amap, MRJC, Nature & Progrès, Solidarité paysans et Terre de liens.