Lilian Carras, producteur de céréales sur 95 hectares à Saint-Symphorien-d’Ozon, s’est engagé en 2006 dans la méthode Irrinov, qui s’appuie sur un système de sondes tensiométriques pour améliorer le pilotage de l’irrigation. « Un bon enrouleur, c’est bien, mais pas suffisant. Il faut savoir ce qui se passe dans son sol », indique-t-il. Chaque année, six sondes sont installées sur une de ses parcelles argilo-limoneuses cultivées en maïs irrigués. « Trois sondes sont placées à 30 cm de profondeur et trois autres à 60 cm, précise-t-il. Elles mesurent la teneur en eau du sol, c’est-à-dire l’eau disponible pour la plante dans le sol. »

Jusqu’à une semaine d’irrigation économisée

Depuis deux ans, avec la mise en place de sondes de nouvelle génération sur l’ensemble des vingt sites du réseau, les données sont automatiquement enregistrées et transmises pour la rédaction d’un flash irrigation, envoyé à plus de 160 irrigants de l’Est lyonnais. « Nous sommes passés de deux relevés par semaine à un tous les jours. On gagne en précision et en fiabilité », explique Lilian.

Utiliser la tensiométrie pour piloter son irrigation présente de nombreux avantages. Simple d’utilisation, la sonde tensiométrique est un outil robuste, qui ne nécessite pas d’entretien particulier, et dont la durée de vie varie de trois à cinq ans. Pour Lilian, qui irrigue 20 hectares depuis le réseau de pompage des alluvions et eaux de surface du fleuve Rhône, les bénéfices sont bien réels. « Selon les années, je peux économiser jusqu’à un tour d’eau sur maïs, soit l’équivalent d’une semaine d’irrigation avec mon enrouleur, confie-t-il. C’est loin d’être négligeable, tant d’un point de vue économique qu’en gain de temps. Ces données sont aussi très utiles dans les moments clés de la culture, notamment lors du démarrage, mais aussi en fin de saison. Tout comme après une pluie : je sais à quel moment je peux à nouveau enclencher un arrosage. »

L’ensemble des sondes sont mises à disposition des 17 agriculteurs du réseau par la chambre d’agriculture. Elles ont été subventionnées par l’agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse, l’agglomération lyonnaise au titre du Psader-Penap (1) et par la chambre d’agriculture du Rhône, via le groupement d’études et de développement agricole de l’Ozon.

(1) Projet stratégique agricole et de développement rural et Protection des espaces naturels et agricoles périurbains.