destinées aux autorités nationales et entreprises concernées pour les aider à appliquer le règlement de l’Union européenne sur la réutilisation des eaux urbaines traitées pour l’irrigation agricole.
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Ce règlement (2020/741), applicable en juin 2023, définit des exigences minimales en matière de qualité de l’eau, de gestion des risques et de surveillance, afin que la réutilisation de l’eau soit sûre.
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La qualité de l’eau ajustée aux cultures et méthode d’irrigation
La notice de la Commission européenne définit des classes de qualité d’eau qui doivent être utilisées pour irriguer une catégorie donnée de cultures, en fonction de la méthode d’irrigation. Ces classes sont par exemple déterminées en fonction de la concentration en Escherichia coli, ou, si l’eau est destinée à irriguer des pâturages, selon la présence de nématodes intestinaux.
« Il est important d’établir si la partie comestible des cultures sera susceptible d’être en contact avec l’eau récupérée, indique la Commission européenne. Si les cultures subissent des traitements supplémentaires (par exemple, cuisson ou processus industriels) qui réduisent la contamination potentielle, ceux-ci doivent également être pris en compte. »
Plusieurs catégories de cultures
Selon le règlement, l’eau récupérée peut être utilisée pour l’irrigation agricole de :
- Cultures vivrières consommées crues : cultures cultivées pour la consommation humaine, qui ne subiront pas de transformations supplémentaires. Sur la base de la distance entre la partie comestible de la culture et le sol, une classification supplémentaire comprend : les cultures racines (comme carotte, oignon, betterave), les cultures basses hors sol (qui poussent à la surface du sol comme la laitue, ou qui poussent au-dessus du sol avec le comestible à moins de 25 cm de la surface du sol, comme la tomate, le poivron), et les cultures aériennes hautes, dont les parties comestibles sont à plus de 50 cm du sol, comme les arbres fruitiers ;
- Cultures vivrières transformées : cultures destinées à la consommation humaine qui subiront des processus supplémentaires (c’est-à-dire cuites ou transformées industriellement) et ne seront pas consommées crues (par exemple le riz, le blé) ;
- Cultures non alimentaires (fourrage) : cultures cultivées non pour la consommation humaine mais pour les pâturages et le fourrage, ou pour d’autres secteurs (cultures industrielles, énergétiques et de semences).
Adapter à la méthode d’irrigation
« Les méthodes d’irrigation doivent être considérées comme des voies qui permettent potentiellement aux contaminants d’atteindre les cultures », estime la Commission.
La notice illustre avec l’exemple des systèmes de pulvérisation, où les cultures aériennes à forte croissance (par exemple, les arbres fruitiers) pourraient être exposées à la contamination par la chute de gouttes. Elle conclut qu’une qualité d’eau supérieure doit généralement être sélectionnée dans ce cas.
Autre exemple : les systèmes localisés (par exemple, l’irrigation au goutte-à-goutte) qui sont associés à un risque de contamination plus faible, puisque l’eau est dirigée vers la partie non comestible des cultures.
Minimiser la contamination potentielle des cultures
La notice précise que les systèmes d’irrigation et les mesures ou barrières préventives déjà en place ou prévues doivent être évalués afin d’identifier si des exigences supplémentaires pourraient être nécessaires, afin de minimiser la contamination potentielle des cultures, en fonction de la classe d’eau récupérée.
« Tout risque pour la santé des travailleurs ou des personnes vivant à proximité de la zone irriguée doit également être évalué », indique la Commission.
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