Un nouvel élan a été donné, cette année, aux projets de territoire pour la gestion de l’eau (PTGE). Une instruction ministérielle destinée aux préfets a, en effet, été signée le 7 mai dernier. Elle remplace celle datant du 4 juin 2015 et prend désormais en compte les besoins supplémentaires liés au changement climatique, en s’appuyant sur des ressources mobilisées en période hivernale.
Par ailleurs, les Agences de l’eau, auparavant limitées au financement des projets dits « de substitution », pourront subventionner ceux de mobilisation des volumes supplémentaires, dès lors qu’un ouvrage est multi-usage (irrigation, soutien d’étiage...). Si France Nature Environnement a dénoncé cette mobilisation possible de volumes complémentaires, la FNSEA, irrigants de France et l’APCA veulent croire que cette nouvelle instruction est « la première pierre d’une nouvelle politique de l’eau », avec le déblocage des autorisations pour les ouvrages de stockage.
Didier Guillaume, ministre de l’Agriculture, a soutenu le stockage dans une interview télévisée en septembre. L’objectif est de parvenir à soixante retenues d’eau d’ici à 2022. En attendant, les tensions persistent sur le terrain concernant les prélèvements. Les associations environnementales multiplient les recours devant le tribunal administratif contre les autorisations uniques pluriannuelles (AUP) délivrées aux OUGC (organismes uniques de gestion collective de l’eau). Pour que les projets de réserves aboutissent, les irrigants demandent une modification de la loi sur l’eau, qu’ils jugent, pour l’instant, incomplète et imprécise, notamment sur la notion de volume prélevable. isabelle escoffier