Les inondations dans l’Ouest ont fait la Une des journaux, avec des images impressionnantes de plusieurs quartiers de Rennes, de Guipry-Messac ou encore de Redon en Ille-et-Vilaine sous les eaux. La campagne n’a pas été épargnée non plus. Entre le 25 et le 30 janvier, avec le passage de trois tempêtes, les pluies exceptionnelles tombées sur des sols gorgés d’eau ont entraîné une montée des cours d’eau, notamment sur le bassin-versant de la Vilaine.

Des champs et des stabulations inondés

Des milliers d’hectares de cultures et de prairies ont été submergés. Certaines fermes ont vu leurs stabulations inondées. Les débordements ont endommagé des stocks fourragers (silos de maïs, enrubannage…). De très nombreuses routes ont été coupées entraînant des perturbations de la collecte laitière, en particulier dans la zone de Redon. Des maraîchers sont impactés également.

La stabulation d’Emmanuel Foulon, éleveur laitier en agriculture biologique à Bruz (Ille et Vilaine), s’est retrouvée noyée sous près d’un mètre d’eau. Elle se situe à proximité de la rivière la Seiche. Lorsque l’eau a commencé à monter, une dizaine de collègues de JA (Jeunes agriculteurs), de la Cuma et d’Agrobio 35 se sont mobilisés avec sept bétaillères pour sortir les 70 vaches laitières du troupeau.

Opération de sauvetage

Les pompiers ont pu ramener les veaux qui avaient été mis hors d’eau sur le plateau de la remorque à paille. « Quand il a fallu revenir sur le site pour les 20 génisses restantes, les tracteurs ne pouvaient plus passer à cause de la hauteur d’eau sur la route », témoigne Emmanuel. Par chance, le deuxième régiment du matériel de l’armée est basé sur la commune.

Les militaires sont venus prêter main-forte aux agriculteurs pour sortir les dernières bêtes avec un camion adapté. « Je suis tellement soulagé d’avoir récupéré toutes mes bêtes », ne cesse de répéter le jeune éleveur dont 80 hectares sur 100 ont été inondés. L’appel aux dons de fourrages bio lancé par Agrobio 35 a déjà recueilli des promesses.

Des céréales noyées à resemer

Après l’Ille-et-Vilaine, les inondations ont touché dans une moindre mesure le Morbihan et la Loire-Atlantique. Même si la décrue est en cours, il est encore difficile d’estimer les dégâts. Les céréales semées à l’automne ont été noyées. Il va falloir ressemer au printemps. Les chambres d’agriculture ont mis en place un service de soutien pour recenser les dégâts et accompagner les agriculteurs dans leurs démarches.