Créés dans la Marne dans les années 1970, les GFAM (groupements fonciers agricoles mutuels) ont plusieurs missions, dont celle de faciliter l’installation de jeunes agriculteurs. Léo Blanchard reconnaît que sans cet outil, son projet de devenir exploitant était compromis. « J’ai toujours voulu devenir agriculteur et avoir un troupeau de moutons », se souvient le jeune homme âgé de 22 ans, qui n’avait pas de ferme familiale à reprendre en sortant de l’école.
La dynamique d’un réseau
Au printemps 2022, Léo Blanchard se porte candidat auprès de la Safer pour l’attribution de 87 hectares de terres libres situées à quelques kilomètres de son domicile. Sa candidature est retenue parmi 55 dossiers déposés. « Dans mon projet initial, un investisseur devait acheter la moitié des surfaces en vente et s’engageait à me les louer. Mais il s’est désisté », explique Léo. Familier du fonctionnement des GFAM, dont il possédait quelques parts, et qui s’engageaient à porter 12 hectares de son projet, il sollicite le réseau.
« Le fait que Léo soit déjà dans la dynamique des GFAM nous a plu, relate Mathieu Chaudron, cogérant du GFAM d’Heiltz-le-Maurupt. Les terres à acquérir étant évaluées en moyenne à 13 000 euros l’hectare, il a été décidé de répartir le risque entre quatre GFAM et d’avoir un maximum de porteurs de parts sociales. » L’appel à souscrire les 596 parts nécessaires au projet a rencontré un vif succès, permettant l’acquisition de 66 hectares par les GFAM.
« Je suis titulaire de baux de 25 ans. Le GFAM est un propriétaire idéal : il ne part pas à la retraite, n’a pas de descendant à qui céder son foncier et il ne meurt pas ! » analyse Léo avec le sourire. « De plus, le GFAM n’a pas pour vocation de vendre le foncier qu’il détient, ce qui sécurise le fermier », abonde Mathieu Chaudron. Les GFAM attirent aussi les investisseurs en raison d’une rentabilité minimale de 2 %. « Pour l’assurer, les fermages payés par Léo se situent entre 260 et 265 €/ha, proches de la fourchette la plus haute de l’arrêté préfectoral de la Marne », justifie Mathieu Chaudron.