À 40 km de Grenoble, le quotidien des habitants de Notre-Dame-de-l’Osier a changé en cinq ans. Ce village dispose d’une Amap, d’un fournil préparant quatre fournées par semaine, et d’un marché hebdomadaire. Une fois par mois, un marché convivial regroupe des producteurs, des artisans, et une librairie ambulante. Cette redynamisation est le résultat d’un projet construit par l’association Tero Loko et la commune. Le maire Alex Brichet-Billet (éleveur bovin) et Cyril Meyer-Guenego (maraîcher) se sont également impliqués pour favoriser les emplois en insertion autour du maraîchage et de la fabrication du pain.
Les trois fondatrices de Tero Loko se sont inspirées des expériences de la ferme de Moyembrie (Aisne) et de la ferme Emmaüs Lespinassière (Aude), des lieux d’accueil de détenus en fin de peine. « Nous accompagnons l’insertion de personnes réfugiées en France et d’habitants du territoire (de Saint-Marcellin à Tullins). Beaucoup ont grandi en milieu rural. Après un parcours traumatique, ils sont contents d’accéder de nouveau à la campagne, au maraîchage et à la transformation des matières vivantes », explique Fanny Auber en charge de l’insertion professionnelle. L’accompagnement ne dépasse pas deux ans. Et, depuis 2019, une quarantaine de personnes a trouvé un emploi, créé une entreprise ou suivi une formation.
Les bénévoles du village y sont pour quelque chose. Certains donnent des cours de français et d’informatique. D’autres hébergent à leur domicile ou participent au repas bimensuel : un temps de partage en cuisine, ouvert à tous. Faire ensemble permet de laisser de côté les préjugés et apporte aux réfugiés une meilleure compréhension des codes socioculturels français. Pour les marchés d’été et de Noël qui attirent des centaines d’habitants du territoire, Tero Loko a mobilisé le comité des fêtes et les membres de l’Association communale de chasse agréée (Acca). L’expression « faire avec » est ici prise dans le bon sens !
En savoir plus : https://www.teroloko.com.