Après un parcours scolaire difficile, trouver sa voie n’est pas toujours évident. À l’école Etre d’Alénya, dans les Pyrénées-Orientales, pas de salle de classe mais un minibus, indispensable pour amener les jeunes sur le terrain. La pédagogie de ce réseau d’écoles Etre, orientées vers la transition écologique, repose en effet sur la pratique. « En passant à l’action, les jeunes s’aperçoivent qu’ils ont déjà des compétences », note Emmanuel Ratouit, d’ATD Quart Monde, qui a participé à la création de cet établissement avec le soutien du conseil régional de l’Occitanie.
« Notre objectif est d’amener ces élèves à découvrir des métiers auprès de professionnels prêts à partager avec eux et capables de les accrocher », explique Anthony Le Boursicaud, qui vient d’encadrer un groupe de sept jeunes en préqualification. De novembre à février, ceux-ci ont enchaîné une trentaine de chantiers dans des secteurs porteurs de sens, agriculture, énergies renouvelables, recyclage ou encore protection de la biodiversité.
Faire éclore les projets
« C’est mieux que de rester assis dans une salle de classe à écouter un professeur », lance Jérémy, qui a pris goût au travail du bois en fabriquant des meubles avec des palettes de récupération. « Je vais chercher un stage chez un ébéniste », envisage-t-il. Zaïa, elle, a apprécié le chantier de réhabilitation et de remise en culture d’une serre, et va se former en maraîchage. « Je veux tout savoir sur les tomates ! », lance-t-elle.
Anthony a, quant à lui, une perspective d’embauche comme jardinier, une fois qu’il aura passé son permis. Anaïs, de son côté, a réussi à sortir et à se sentir à l’aise, une étape importante avant d’envisager un projet d’avenir. « Nous travaillons aussi sur le savoir-être, le respect de soi et de l’autre, afin que chacun trouve sa place dans l’équipe et se sente en confiance. Puis nous suivons ces jeunes durant deux ans avec notre conseillère en orientation », précise Anthony Le Boursicaud.