À la ferme de Pontaly, à Bailly dans la plaine de Versailles, juste avant l’ouverture du marché qui s’y tient tous les deux ou trois mois, les cinq organisatrices échangent et rigolent autour de viennoiseries. La convivialité et l’entraide sont l’ADN du collectif « Les filles de la plaine » qu’elles forment depuis mai 2022.

Cinq amies

Cécile Ruèche a rejoint son mari sur l’exploitation en 2012. Elle a développé la vente directe (huiles de colza et de tournesol, pois cassé, lentilles, œufs…), gère trois gîtes et l’accueil de scolaires. Elsa Mauboussin s’est installée sur la ferme familiale à Feucherolles et y cultive des rosiers de Damas et des plantes médicinales. Les trois autres femmes sont hors cadre familial, après des reconversions professionnelles.

À Villepreux, Florence Morlière produit des fruits rouges, du miel, des confitures et fabrique des baumes à lèvres et des savons avec son miel, sa cire et les huiles et fleurs de ses amies. Karine Dubois s’est lancée en arboriculture et maraîchage à Crespières, et Leslie Helfer a récolté ses premiers kiwis en 2023 à Feucherolles. Sur leurs fermes biologiques, elles osent et expérimentent de nouvelles techniques. Mais si devenir agricultrice a été un « vrai choix », elles ont toutes ressenti un certain isolement.

Facebook et Instagram

Ces cinq agricultrices se sont connues lors de leur recherche de foncier ou par des relations communes. Leslie a rapidement proposé de créer un collectif féminin « dans ce métier d’homme ». Le nom « Les filles de la plaine » est vite trouvé et Karine, qui a travaillé dix ans pour une agence de communication, sollicite une designer pour leur logo.

« Les filles de la plaine » organisent des marchés, vendent les produits de chacune, s’entraident pour la garde de leurs enfants, et se rendent dans les écoles pour sensibiliser les jeunes à la nature, au cycle des cultures, à la pollinisation et à leur métier. « On aime aussi prendre du temps ensemble, pour enrichir notre lien et discuter de tout même si l’agriculture revient vite sur la table ! »

Dynamiques et enjouées, elles communiquent via Facebook et Instagram. Avec des histoires, des visions, des organisations et des productions si différentes, Les filles de la plaine veulent aussi inspirer, insuffler l’optimisme et donner confiance aux femmes pour se lancer dans l’aventure.