La situation sanitaire a cloué les étudiants derrière leur ordinateur. Elle les a aussi privés de sorties et bien souvent éloignés de leurs amis. Dans ce contexte « nous avons voulu leur offrir une bouffée d’air frais. Pour qu’ils ne se replient pas sur eux », explique Aurélien Debomy, directeur de l’office de tourisme de Chalonnes-sur-Loire.

Lancée fin janvier, pour au moins deux mois, l’opération « Garde le moral, viens à la campagne ! » a très vite trouvé son public, et tout autant séduit les hébergeurs. En moins d’une semaine, une vingtaine d’entre eux, majoritairement des vignerons, a proposé des séjours gratuits d’une ou deux nuits.

Viticultrice à Champ-sur-Layon, Véronique Boret a ainsi accueilli, début février, trois jeunes filles venues d’Angers. « Nous avons mis notre gîte à leur disposition pour le week-end. Elles en ont profité pour randonner aux alentours et le samedi après-midi, avec mon mari, nous leur avons montré les vignes, le pressoir, la cuverie, etc. ».

En amont, Lise, Laure et Constance s’étaient inscrites auprès de l’office de tourisme. « Cette action concerne les jeunes qui étudient dans le Maine-et-Loire, mais qui ne vivent pas chez leurs parents », rappelle Aurélien Debomy. Pour cette raison, la structure demande une copie de la carte d’étudiant, un justificatif de domicile et une attestation de responsabilité civile. « Pour le transport, si le jeune n’est pas motorisé, nous trouvons une solution. Chaque dossier est personnalisé ; nous appelons systématiquement les inscrits. »

Réciprocité

Un mois après son lancement, l’initiative révèle aussi son caractère « donnant-donnant ». « Avec cette crise sanitaire, nous enregistrons beaucoup d’annulations. Cette action solidaire nous donne tout simplement la possibilité d’exercer notre métier. Nous le faisons certes gratuitement, mais quand nous avons reçu Kathy et Jean-Alexis, un couple d’étudiants, si vous saviez le plaisir que j’ai pris à préparer leur petit déjeuner », se réjouit Flore Rialland, du Domaine du pont de Livier (Saint-Georges-sur-Layon).

Pour les hôtes, ce projet est aussi l’occasion de faire découvrir leur métier. Anne Mabire