Camille, Céline, Claire, Élodie, Dje, Jules, Myrko, Rudy, Willy, etc. sont 14 producteurs, éleveurs-fromagers, viticulteurs et cultivateurs de plantes aromatiques, sur deux communes distantes de 4 km : Esparron-de-Pallières et Saint-Martin-de-Pallières. Natifs et nouveaux arrivants, ils travaillent en circuit court et ont décidé de se rencontrer régulièrement « pour arrêter d’être seuls dans leur coin ».
L’idée initiale est de créer une dynamique locale et un noyau d’entraide. « Pour nous tous, c’est souvent la course. Chacun peut aider les autres sur leurs livraisons aux petits revendeurs, ou simplement indiquer quand un produit manque, explique Rudy. Ce sont des petits coups de pouce, comme se renvoyer les clients. » Alima et Grégory, au bistrot-école d’Esparron, cuisinent les produits de ces producteurs devenus amis, et les revendent dans leur coin épicerie. Louisa et Camille font de même, au bistrot Le cercle, à Saint-Martin. Au quotidien, la communication entre les membres passe par leurs téléphones portables. Ce qui est important car dans « les moments difficiles, on a besoin de sentir qu’il y a du monde qui est là », témoigne Willy.
En 2019, au cours d’une soirée joyeuse, ces agriculteurs décident de créer un marché à eux et des événements festifs, en lançant l’association des Producteurs des Pallières. L’été dernier, habitants et touristes ont apprécié acheter sur les stands vins, légumes, fromages, yaourts, sirops, huiles essentielles, etc. Cette année, le marché nocturne du vendredi se tient alternativement dans les cours des bistrots des deux villages. Il est suivi à 21 h de concerts. Une soirée lyrique et deux événements autour du vin sont prévus en juin et juillet.
Soutien des mairies
Les agriculteurs s’autofinancent avec la vente des boissons ainsi que des repas. « Nous sommes les premiers à organiser ça dans le coin », poursuit Willy. Les deux mairies et la communauté de communes soutiennent moralement et versent une subvention à l’association.
Mieux se connaître entre jeunes exploitants « offre aussi la possibilité d’éviter de s’ignorer, voire de se disputer, quand un terrain se libère », précise Claire. Un nouveau projet fédérateur est né. Les producteurs viennent de reprendre une parcelle plantée d’oliviers. Ensemble, ils en prendront soin et en recueilleront les fruits. Autant d’idées à suivre.
Alexie Valois