Pour sortir de cette indivision sans passer par la voie judiciaire, la première étape consiste à rechercher un accord amiable avec les autres indivisaires. Il est important d’organiser une réunion afin de discuter concrètement des modalités de la vente ou du partage. Une estimation précise de la valeur du bien par un expert ou un notaire permettra de fixer un prix juste et d’éviter les conflits.

Si tous les indivisaires sont d’accord, il est possible de vendre la propriété dans son ensemble. La loi prévoit que la vente peut être réalisée avec l’accord des indivisaires représentant au moins deux tiers des droits indivis, dans le cadre d’une procédure très encadrée.

Dans le cas où la vente globale n’avance pas, vous pouvez également proposer de vendre votre quote-part aux autres indivisaires, qui disposent d’un droit de priorité pour racheter votre part. Si aucun d’eux ne souhaite l’acquérir, vous pouvez alors proposer votre part à un tiers, en respectant la procédure légale de notification.

La dernière solution si vous souhaitez avancer et qu’aucun accord amiable n’est possible est de demander le partage en justice. Selon le Code civil, « nul ne peut être contraint de rester dans l’indivision ». Il suffit de saisir le tribunal judiciaire pour obtenir un partage forcé. Cette solution doit cependant être envisagée en dernier recours, car le juge ne tiendra compte d’aucun souhait particulier des indivisaires. Les lots seront fixés après expertise, puis attribués aux héritiers par tirage au sort. Si les biens de la succession ne peuvent pas être facilement partagés, une vente aux enchères pourra être ordonnée afin de répartir le prix entre les héritiers. Il est donc préférable de rechercher un accord amiable, car la solution judiciaire déçoit souvent toutes les parties, sauf en cas de relations tellement conflictuelles qu’aucun partage amiable n’est envisageable.

Enfin, toute demande de partage sera écartée si les cohéritiers ont conclu une convention d’indivision (généralement pour cinq ans), ou si le maintien dans l’indivision peut être ordonné, notamment pour éviter le morcellement d’une exploitation. Toutefois, ce sursis au partage ne peut être imposé qu’en présence d’héritiers mineurs ou à la demande du conjoint survivant.