L’été a été sec sur une grande partie du territoire. Cela a entravé la dégradation de certains inhibiteurs de l’ALS (acétolactate synthase) comme les sulfonylurées, qui ont été appliqués sur la précédente céréale au printemps. Un risque de phytotoxicité est donc à craindre sur le colza en raison de la présence de reliquats d’herbicides dans le sol.

Tout dépend du produit

Terres Inovia indique que « la propoxycarbazone sodium (Attribut-Monolith) est la matière active la plus agressive, et depuis de nombreuses années ». Bayer déconseille la culture de colza après son usage quel que soit le scénario climatique. En revanche, le pyroxsulame (Abak, Octogon) ou l’amidosulfuron (Gratil) ne devraient « poser aucun problème » étant donné leur rapidité de dégradation. Idem avec le metsulfuron-méthyl (Allie SX…) et le tribénuron-méthyl (Express SX…). « Cependant, les applications tardives de metsulfuron-méthyl (en avril, contre le chardon par exemple) sur des blés à faible biomasse représentent un risque similaire à celui des herbicides à base de méso et iodosulfuron », prévient l’institut. De plus, l’iodosulfuron-méthyl associé au mésosulfuron-méthyl (Atlantis Pro, Archipel Duo, Kalenkoa…) et le sulfosulfuron (Monitor) peuvent avoir un niveau élevé de rémanence et gêner les levées de colza. « Enfin, envisager un semis de colza après un protéagineux de printemps (pois, féverole) semé début mars et désherbé avec Nirvana S (imazamox et pendiméthaline) à 3 ou 4 l/ha est également risqué », alerte Terres Inovia.

Isabelle Lartigot