Depuis quelques semaines, Olivier Aymard, apiculteur et castanéiculteur à Antraigues-sur-Volane (Ardèche), ne vit plus dans sa maison d’habitation. Avec sa compagne, Orianne, et leurs deux enfants, ils ont loué un petit logement « en attendant que les travaux de rénovation se terminent ». Isolation, menuiserie, plancher, plomberie, électricité, enduits… D’ici la fin de l’été, leur maison de 100 m2 habitables retrouvera une nouvelle jeunesse. « Depuis cinq ans que nous l’avons achetée, nous vivions dans des conditions assez vétustes, où le manque de lumière et les moisissures faisaient partie de notre quotidien, explique Olivier. Cette situation n’était plus supportable. Depuis que je suis installé, je donne la priorité à l’exploitation pour faire vivre ma famille. Mais je me suis rendu compte que mes proches avaient aussi besoin d’une habitation vivable. »

Olivier pensait d’abord refaire l’isolation et les fenêtres. Mais quand le conseiller de l’Anah (1), avec qui il avait pris contact pour connaître les aides à la rénovation, est venu faire l’état des lieux de sa bâtisse, celle-ci a été classée comme insalubre. « J’ai dû monter un dossier avec des travaux plus importants. » Au final, l’investissement se chiffre à 100 000 € TTC. En choisissant de recourir au programme d’autoréhabilitation accompagnée piloté par la MSA Ardèche-Drôme-Loire (lire encadré), le tiers a été subventionné. « Sans ces aides, je n’aurais jamais pu effectuer ces travaux. »

Acquérir un savoir-faire

« C’est l’assistante sociale de la MSA qui m’a orienté vers ce programme. Au-delà des subventions accordées, je trouve intéressant de participer à certains travaux tout en étant formé par des professionnels. » Pendant quinze jours, un bénévole de l’Association des compagnons bâtisseurs l’accompagnera pour refaire les enduits en chaux-chanvre sur ses murs en pierres apparentes. « Je suis ravi d’acquérir ce savoir-faire », indique-t-il. Le reste des travaux est réalisé par des artisans, sous maîtrise d’œuvre d’un architecte, exigé par Soliha (2) compte tenu du montant des travaux. « C’est lui qui fait le lien avec les différents artisans, négocie les prix, classe les priorités et gère l’administratif. Cela me permet de me consacrer à mes ruches. »

Les prochains mois seront compliqués à gérer, entre l’exploitation et les travaux. Toutefois, Olivier ne cache pas sa joie : « En agriculture, on oublie trop souvent que les à-côtés, comme le bien-loger, sont tout aussi nécessaires que les résultats économiques de l’exploitation. »

(1) Agence nationale de l’habitat.

(2) Solidaires pour l’habitat.