Un site de méthanisation crée des besoins de main-d’œuvre supplémentaire, que ce soit sur place ou sur l’exploitation agricole. Pour le seconder sur ses 250 ha de grandes cultures, en Isère, Guillaume Genin a embauché un salarié agricole dès que son projet de méthanisation s’est concrétisé. Puis la SAS (1) Méthavarèze, au sein de laquelle il est associé à l’agriculteur Jean-Baptiste Pellat, l’entrepreneur du BTP Brice Carcel et sa mère Maryse Genin, a embauché deux salariés permanents. Mais pour se faciliter la tâche, ils ont fait appel à un groupement d’employeurs.

Déléguer la partie ressources humaines

L’unité injecte 200 m³/h de biogaz depuis juin 2021. « La première année, nous avons tout géré seuls car nous n’avions pas les moyens d’embaucher, et nous voulions apprendre, raconte Guillaume Genin. Mais cela a été vraiment dur ! » Un ancien agriculteur de leur connaissance, Sylvain Goubet, est recruté en juillet 2022 comme salarié polyvalent sur le site. En septembre 2023, c’est au tour de Mylène Arnaud d’être embauchée à un poste administratif.

Entre-temps, une unité de déconditionnement de biodéchets a vu le jour, augmentant la charge de travail. « Nos deux salariés sont embauchés par le groupement d’employeurs Seya Emploi, reprend Guillaume Genin. Avec nos exploitations et le volet réglementaire de la méthanisation, nous avons largement de quoi nous occuper… Alors si l’on peut se décharger de la partie relative aux ressources humaines, c’est bien ! » Et si celle-ci est gérée par des spécialistes de la méthanisation agricole, c’est encore mieux… C’est le cas de Seya Emploi, filiale du groupe Seya affectée à l’accompagnement de ces projets en Auvergne-Rhône-Alpes.

Un accompagnement global

« En plus de rédiger les contrats et de faire les fiches de paye, nous conseillons les agriculteurs, explique Anaïs Lesage, directrice de Seya Emploi. Pour le recrutement, je les aide à identifier leurs besoins, je cale avec eux la fiche de poste et le périmètre de responsabilité, et je propose une fourchette de salaires en fonction du profil. » C’est elle qui a eu Mylène Arnaud au bout du fil, quand cette dernière a postulé. « Aucun de nous n’aurait su mener un entretien pour ce type de poste, témoigne Guillaume Genin. Seya pose les bonnes questions et connaît les salaires qui se pratiquent. » Mylène, plutôt habituée aux grosses PME, a été agréablement surprise par l’entretien, « très axé sur l’humain ». « Nous sommes bien suivis, avec un groupe WhatsApp pour communiquer et des points téléphoniques régulièrement », apprécie-t-elle. En plus d’appeler les salariés chaque mois, Anaïs Lesage fait régulièrement le point avec les agriculteurs. Ceux-ci apprécient aussi que Seya Emploi gère la formation des salariés.

Des conditions attractives

« L’an dernier, nos treize salariés ont suivi au total 79 jours de formation, sur la sécurité mais aussi la soudure, la mécanique… », détaille Anaïs Lesage, précisant qu’elles ne sont pas à la charge des adhérents agriculteurs. Le groupement offre des conditions de travail attractives. « Les salariés sont tous en CDI, embauchés au-delà du Smic, avec une mutuelle prise en charge à 100 % et des formations, souligne sa directrice. Leurs équipements professionnels sont fournis. En plus, un groupement offre des possibilités d’échanges entre salariés et des perspectives d’évolution. »

Outre la cotisation au groupement, de 200 € par an, les agriculteurs s’acquittent des salaires et des charges liées à l’embauche (MSA, mutuelle, assurances…). Ils renouvellent leur adhésion au groupement chaque année, ce qui prolonge la mise à disposition des salariés. Pour y mettre fin, un préavis de trois mois est demandé pour que Seya retrouve un poste aux salariés.

(1) Société par action simplifiée.