« On va relancer une grande campagne de vaccination parce qu’elle a démontré son efficacité, a affirmé le ministre démissionnaire de l’Agriculture, Marc Fesneau, ce mardi 20 août 2024 sur le plateau de France Info. On va commencer comme l’an dernier à partir du 1er octobre parce que c’est la période des migrations, la période où le risque est le plus fort avec une prise en charge en partie par l’État. » Cette annonce fait suite à la découverte d’un premier foyer de grippe aviaire en France, en Bretagne, la semaine dernière.
Une prise en charge à hauteur de 70 %
Cette année, les pouvoirs publics prendront en charge 70 % du coût de la vaccination contre 85 % l’an dernier. Pourquoi cette baisse ? « Parce qu’il faut que dans le temps, cela puisse être pris en charge par la filière, répond Marc Fesneau. Ça ne peut pas en permanence faire appel à l’État. Je rappelle que sur la grippe aviaire, l’État a pris en charge pour près de 1 milliard d’euros les pertes de cette filière, et c’est bien normal, qui sinon aurait disparu en France. »
Dans un communiqué de presse diffusé ce 20 août, le ministère a précisé avoir commandé 67,75 millions de doses de vaccins auprès des laboratoires Ceva Santé animale et Boehringer Ingelheim Animal Health, dès le début du mois de juillet. Et que la prise en charge annoncée de 70 % des coûts générés concerne « les trois premiers mois de cette campagne, qui démarrera le 1er octobre. Il est nécessaire de donner une impulsion à la campagne de vaccination de 2024-2025, dans un contexte épidémiologique laissant craindre une contamination encore importante des oiseaux de la faune sauvage. »
Une campagne très suivie
Le ministre a rappelé qu’avec la mise en place de la vaccination, le nombre de foyers d’influenza aviaire hautement pathogène a reculé en France. « Nous avons eu dix cas l’an dernier, nous en avions eu 300 l’année précédente, et dans la période la pire, on avait eu 1 400 foyers. » Toujours selon Marc Fesneau, la campagne de vaccination a coûté 100 millions d’euros, en intégrant le suivi vétérinaire.
Selon les chiffres du ministère, à la date du 20 août 2024, plus de 50 millions de canards ont fait l’objet d’une vaccination contre la grippe aviaire. « On est sur un dispositif qui est particulièrement suivi à la fois en France mais à l’extérieur aussi car c’est un dispositif qui a l’air de fonctionner, rappelle-t-il. Et donc on va recommencer cette année. » Du côté du budget, le ministre estime que le coût de la campagne sera du même ordre que la précédente, pour à peu près le même nombre de volailles.
« On ajustera dans l’année, promet-il. C’est un geste important pour les éleveurs. Cela leur permet aussi d’avoir en entrée de campagne une forme de réassurance. On sait qu’il y a beaucoup d’inquiétude et qu’il y a eu beaucoup de drames économiques et humains derrière la maladie de la grippe aviaire. »