Est-ce le début de la fin du cauchemar ? Tous l’espèrent, en ce lundi 2 octobre au matin, sur des exploitations des Landes et du Gers où Marc Fesneau est venu donner le top départ à la vaccination contre l’influenza aviaire. « Nous pouvons nourrir de bons espoirs d’avoir une saison assez sereine », a déclaré le ministre. « C’est un soulagement », a embrayé Damien Dubos, qui l’a accueilli sur sa ferme de Labarthète, dans le Gers.
« C’est un moment tant espéré ! s’est exclamé à son tour Bernard Malabirade, président de la chambre d’agriculture du département. Ça fait 7 ans que le Gers est balayé par des vagues de grippe aviaire. Quasiment la totalité des éleveurs a été touchée. » « Cette vaccination, c’est une bonne nouvelle pour les canards et c’est une bonne nouvelle pour notre moral », confirme Benjamin Constant, président de la Fédération nationale des producteurs de foie gras.
64 millions de canards à vacciner
En tout, d’ici à la fin de la saison, ce sont 64 millions de canards qui devraient être vaccinés, pour un investissement de 100 millions d’euros de l’État. « L’État prend en charge 85 % de la vaccination des canards, et il le fera pour 2023 et 2024 », a souligné Marc Fesneau.
L’objectif sera de vacciner tous les canards d’ici à la fin de la saison. Mais aussi de « garder notre capacité à l’exportation », pour reprendre les termes de Marc Fesneau. « Nous avons préféré faire une vaccination avec un protocole très carré, avec un vétérinaire et des vaccineurs, pour être crédible vis-à-vis des autorités sanitaires européennes et mondiales. » Le ministre n’a d’ailleurs pas caché que « tout n’est pas levé » à l’international, mais a assuré que « la diplomatie sanitaire se poursuit ».
« Toute une panoplie d’outils »
Si, à l’image de Nicolas Escamez, directeur de la stratégie et du développement de la coopérative Vivadour, les acteurs de la filière saluent « une journée majeure pour l’avenir », tous savent que la vaccination n’est qu’une pierre. « Ça permettra surtout d’éviter les grosses vagues », résume Damien Dubos. « On a travaillé sur l’aménagement des bâtiments, sur la biosécurité et nous avons maintenant la vaccination, énumère Bernard Malabirade. Avec toute cette panoplie d’outils, aujourd’hui, on est mieux armés. »
Une réaction diffère toutefois, celle de Sylvie Colas, secrétaire nationale de la Confédération paysanne : « L’an dernier, le plan Adour a entraîné une dédensification. Là, nous repartons à nouveau avec des bâtiments pleins dans une période de risque majeur. Il faut une meilleure répartition des élevages sur le territoire. »
Questionné sur un possible changement de modèle d’élevage, Marc Fesneau répond : « Nous avons de nouvelles maladies qui arrivent à cause du changement climatique. Nous devons travailler à une meilleure résilience des systèmes pour maintenir l’activité d’élevage. »