Quelque 100 000 canards ont été abattus à l’intérieur des foyers d’influenza aviaire hautement pathogène identifiés, tandis que 104 000 ont fait l’objet d’abattages préventifs autour de ces foyers, a indiqué le chef des services vétérinaires et directeur général adjoint de l’alimentation Loïc Evain. « Il en reste à peu près 400 000 à abattre » préventivement, a-t-il ajouté.

61 foyers en France

Le dernier bilan du ministère de l’Agriculture fait état de 61 foyers de grippe aviaire en France au 1er janvier 2021, dont 48 dans les Landes, qui comptent un grand nombre d’exploitations d’oies et canards destinés à la production de foie gras.

 

Les autorités ont décidé d’abattre préventivement l’ensemble des volailles élevées dans un rayon d’un kilomètre autour d’un foyer identifié. Entre un et trois kilomètres autour du foyer, « tous les palmipèdes claustrés ou non » sont abattus, de même que les autres types de volailles « quand elles ne sont pas claustrées », a précisé Loïc Evain.

Un premier foyer confirmé dans le Gers

Malgré les mesures de zonage appliquées, un nouveau foyer d’influenza aviaire a été confirmé ce mardi 5 janvier dans un élevage de canards « prêts-à-gaver » à Saint-Christie-d’Armagnac. Il s’agit du premier cas déclaré dans le Gers.

 

« Un résultat positif H5 + a d’abord été identifié dans un des ateliers de l’éleveur regroupant 4 000 palmipèdes, rapporte Philippe Everlet, responsable consulaire du pôle élevage à la Chambre d’Agriculture du Gers à La France Agricole. Les deux autres sites à proximité ont été déclarés positifs dans la foulée, portant le total à 12 000 canards. Le dépeuplement des foyers contaminés devrait avoir lieu entre aujourd’hui et demain. »

« Un virus très contagieux »

« On est face à un épisode exceptionnel avec un virus très très contagieux » qui « touche des élevages de plein air mais pas seulement, a-t-il souligné. Des experts sont réunis en ce moment même » pour évaluer la situation, a-t-il poursuivi. « Si la propagation du virus continue, il faudra qu’on prenne des mesures encore plus drastiques. »

 

Ces mesures seront « fondées sur une base scientifique, absolument indispensable pour expliquer aux éleveurs concernés la pertinence des décisions que l’on prend », a spécifié Loïc Evain.

 

Ce mardi, la Confédération générale de l’aviculture (CFA) a estimé « urgent que l’État renforce ses moyens d’action sur le terrain, en collaboration avec la filière, pour agir au plus près et au plus vite » afin d’endiguer le virus H5N8. De leur côté, la Confédération paysanne et le Modef dénoncent les abattages préventifs, les jugeant « aussi inefficaces sanitairement qu’inacceptables moralement ».

Des indemnisations à venir

Le ministère de l’Agriculture a répondu aux questions de La France Agricole que « les abattages ayant lieu sur ordre des pouvoirs publics, pour motifs sanitaires, feront l’objet d’une indemnisation. Celle-ci couvre :

  • la valeur des animaux (valeur marchande objective, qui se réfère à des barèmes) ;
  • le coût des opérations d’abattage ou d’euthanasie et les frais de nettoyage et de désinfection de l’élevage. »

« La compensation des déficits de production est couverte par des dispositifs de soutiens économiques spécifiques qui vont faire l’objet d’une notification à la Commission européenne », ajoute le ministère.