Selon une enquête CSA, seuls 65 % des Français indiquent avoir consommé au moins une fois du lait en 2018, un chiffre « inquiétant », a souligné Emmanuel Vasseneix, vice-président de Syndilait, lors d’une conférence de presse à Paris ce 14 mai 2019.

Méfiance et changement des habitudes

Le marché du lait en brique ou en bouteille en plastique « n’est pas un marché très florissant », a-t-il constaté : les achats en grande distribution ont reculé de 3,3 % en 2018 sur un an, à 2,3 milliards de litres. Néanmoins, la montée en gamme et la percée des laits dits “spécifiques” (aromatisés, délactosés, vitaminés) vendus plus cher, permettent de contenir le repli des ventes à –0,3 % en valeur par rapport à 2017. Les ventes de laits spécifiques UHT, incluant le lait bio et celui de chèvre, ont augmenté de 4 % en volumes et 4,4 % en valeur sur la même période.

 

Les principales raisons du recul général des ventes de lait sont la désaffection des consommateurs pour le petit-déjeuner et la montée des idées « anti-lait », selon le professionnel. Notamment chez les végans et les défenseurs du bien-être animal. À cela s’ajoute une suspicion, voire une défiance, contre les industries agroalimentaires, selon les professionnels. « Cette inquiétude vient du fait que le système alimentaire est devenu une boîte noire : plus complexe, plus opaque avec plus d’intermédiaires », explique Éric Birlouez, sociologue de l’agriculture et de l’alimentation, lors de cette conférence.

Partir à la reconquête

« Point positif, le lait français gagne du terrain », affirme Emmanuel Vasseneix. En effet, les importations de lait liquide ont été divisées par deux en l’espace de trois ans. « La notion de proximité, humaine et géographique, est plus que jamais au cœur des préoccupations », ajoute-t-il.

 

La filière compte sur la journée du lait, organisée du 24 mai au 5 juin 2019 dans toute la France, pour « parler vrai et montrer les choses telles qu’elles se passent », souligne Emmanuel Vasseneix. Lors de cette « opération de transparence », les consommateurs pourront visiter sept laiteries dans la moitié nord de la France. Lors de l’édition de 2018, plus de 10 000 consommateurs avaient répondu présents.