L’enveloppe totale prévue par Bayer est portée à 1,7 milliard d’euros de provisions pour des contentieux américains, a précisé le groupe dans un communiqué le 31 juillet 2025.
Malgré ce fardeau judiciaire, Bayer a relevé légèrement ses prévisions annuelles de résultats, en raison de performances meilleures que prévu dans sa division pharmaceutique. Le groupe a par ailleurs annoncé la conclusion d’un accord important avec un cabinet de plaignants, réduisant le nombre de dossiers non réglés à 61 000, sur un total initial de 192 000 réclamations outre-Atlantique, selon le communiqué.
10 milliards de dollars déboursés depuis 2018
Depuis le rachat du groupe américain Monsanto en 2018, Bayer a déjà déboursé plus de 10 milliards de dollars pour régler des litiges liés au glyphosate, accusé d’être cancérigène, ce que le groupe conteste. Au printemps, Bayer a publiquement douté de l’avenir commercial du désherbant, en raison des poursuites en cours, mais il espère toujours que la Cour suprême américaine réexamine le dossier.
Le groupe table désormais sur un résultat opérationnel ajusté (Ebitda) hors éléments exceptionnels compris entre 9,7 à 10,2 milliards d’euros (contre 9,5 à 10 milliards d’euros précédemment). En 2024, il avait dégagé 10,1 milliards d’euros d’Ebitda.
Le secteur chimique allemand est sous pression, confronté à des coûts énergétiques élevés, à une concurrence asiatique accrue et à des surcapacités mondiales. Bayer est engagé dans un vaste plan de restructuration de sa division agrochimique en perte de vitesse, sa principale source de revenus, qui menace plusieurs centaines d’emplois en Allemagne.
Plusieurs ONG environnementales européennes ont appelé à la mi-juin à interdire le glyphosate après la publication d’une étude d’une ampleur sans précédent qui montre chez des souris un lien entre l’apparition de cancers et l’exposition à cet herbicide.