« La Commission européenne va charger l’Agence européenne des produits chimiques (Echa) et l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) d’examiner une nouvelle étude établissant un lien entre le glyphosate et une augmentation des taux de tumeurs chez les rats, même à des doses actuellement considérées comme sûres, selon les règles de l’Union européenne. »

C’est ce que le média Euractiv écrit dans un article publié en anglais le 13 juin 2025, d’après les déclarations d’un porte-parole de la Commission européenne. « L’exécutif européen “agira immédiatement pour modifier ou retirer l’approbation” si la substance “ne répond plus” aux normes de sécurité du bloc, a déclaré [le] porte-parole », ajoutent nos confrères.

Tumeurs bénignes et malignes

Cette étude de l’institut Ramazzini a été publiée dans la revue Environmental Health le 10 juin 2025. Les auteurs y indiquent que « le glyphosate, et les herbicides à base de glyphosate, à des niveaux d’exposition correspondant à la DJA (dose journalière admissible) et à la DSENO (dose sans effet nocif observable) de l’Union européenne ont entraîné une augmentation dose-dépendante de l’incidence de multiples tumeurs bénignes et malignes chez les rats des deux sexes. » Ils ajoutent : « Une apparition précoce et une mortalité ont été observées pour de multiples tumeurs. »

Selon eux, ces résultats fournissent des preuves solides étayant la conclusion du Circ (Centre international de recherche sur le cancer), selon laquelle il existe « des preuves suffisantes de cancérogénicité [du glyphosate] chez les animaux de laboratoire ». Et de compléter : « Nos données concordent avec les données épidémiologiques sur la cancérogénicité du glyphosate et des herbicides à base de glyphosate. »

De faibles niveaux d’exposition

Plusieurs ONG environnementales européennes ont appelé à interdire le glyphosate après la publication de cette étude. « Cette publication évaluée par des pairs élimine toute excuse à l’inaction », juge ainsi le docteur Angeliki Lysimachou, responsable scientifique et politique de Pan Europe.

D’ailleurs, Pan Europe et ses organisations membres (1) rappellent avoir déposé un recours juridique devant le Tribunal de justice de l’Union européenne en décembre 2024. « La contestation judiciaire repose sur de nombreuses preuves scientifiques démontrant que le glyphosate provoque le cancer, perturbe le microbiome intestinal, peut nuire au système nerveux et contribue à la perte de biodiversité. Ces preuves indiquent clairement que le glyphosate ne répond pas aux critères légaux d’approbation », appuient-ils.

(1) ClientEarth, Générations Futures, Global 2000, Pan Allemagne et Pan Pays-Bas.