Un arrêté du 31 octobre 2023 a établi les ratios régionaux de prairies permanentes pour l’année 2023. La Bretagne et le Grand Est passent ainsi en régime d’autorisation préalable à la conversion des prairies permanentes.

La Normandie et les Pays de la Loire sont soumises à des obligations de réimplantation des prairies permanentes préalablement converties. Une décision qui fait grincer des dents les FDSEA de l’Orne et du Maine-et-Loire.

Pas de prairies sans élevages

« Cette baisse du ratio n’est que la conséquence de la crise de l’élevage », dénonce la FDSEA du Maine-et-Loire dans un communiqué du 23 octobre dernier. Le syndicat pointe les arrêts d’ateliers d’élevage (–17 % en cinq ans dans les Pays de la Loire) et la décapitalisation des cheptels (–7 % des effectifs en bovin lait et –16 % en allaitant depuis 2018) qui entraînent la baisse des surfaces en prairie. « Sans élevage, il n’y a pas de prairies », écrit le syndicat.

Alors que la région se voit interdire tout retournement de prairie et contrainte à en réimplanter, la FDSEA 49 s’inquiète pour les jeunes installés. « Que dire aux jeunes qui ont bâti leur projet d’installation avec moins de prairies ? »

Obligation de détruire des cultures

L’obligation de réimplanter de nouvelles prairies avant le 15 mai 2024, officialisée alors que les semis d’automne ont déjà commencé, fait aussi bondir la FDSEA de l’Orne. Cela se « concrétisera par la destruction avant récolte des cultures mises en place, écrit le syndicat dans un communiqué du 7 novembre 2023. Au-delà de la production de CO2 ainsi engendrée de façon absurde, c’est oublier qu’en 2023 une partie de nos concitoyens ont du mal à se nourrir. »

La FDSEA 61 demande qu’une dérogation puisse être déposée à la Commission européenne pour permettre de récolter les cultures avant la remise en herbe des surfaces. « Cela nous laissera aussi du temps pour expertiser le dépassement du ratio, souligne le syndicat. Et démontrer que le mode de calcul a des biais. »