« Cette réforme de l’assurance récolte vise à créer un choc assurantiel, avec l’enjeu de mieux mutualiser les risques », a expliqué Philippe Dumont, directeur général de Crédit Agricole Assurances lors d’un point avec la presse organisé le 21 février 2023. Et les premiers résultats sont là.

Six fois plus de contrats réalisés qu’en 2022
Avec la mise en place de la nouvelle assurance récolte, Pacifica, la compagnie d'assurances dommages du groupe Crédit agricole, annonce enregistrer six fois plus de contrats réalisés qu’en 2022. « Les résultats de la réforme de l’assurance récolte sont extrêmement encourageants », s’est félicité Philippe Dumont. Le nombre de contrats en grandes cultures a augmenté de + 35 % par rapport à 2022, de + 54 % en arboriculture et de + 68 % en prairies. Le portefeuille de l’assureur a ainsi augmenté de + 32 %, soit l’équivalent de 30 millions d’euros.
Des chiffres qui seront consolidés lorsque les dates limites de souscriptions pour l’année 2023 seront passées. « En attendant, nous allons continuer à être actifs et dans une démarche de conseil, assure Patrick Degiovanni, directeur général adjoint de Pacifica. Si 2023 est un premier pas dans l’augmentation de l’équipement des agriculteurs, 2024 sera l’année de la réussite. » L’assureur se donne d’ailleurs l’objectif d’assurer un tiers des agriculteurs bancarisés au Crédit Agricole.
Séduire de nouveaux clients
Bien que la réforme se veuille incitative, avec une meilleure prise en charge des indemnisations par les pouvoirs publics et un taux de subvention sur les contrats rehaussé à 70 %, les assureurs insistent surtout sur la baisse des primes d’assurance.
« Avec les mêmes garanties (franchise, capital, culture, lieu), les primes ont diminué de 10 à 15 % en grandes cultures et 30 à 45 % en arboriculture et prairies par rapport à 2022, a souligné Jean-Michel Geeraert, directeur du marché de l'agriculture et de la prévention de Pacifica. Néanmoins, nos agriculteurs ont choisi d’augmenter les capitaux assurés. On assurait la tonne de blé à 180 €/t en 2021, contre 240 €/t aujourd’hui ».
Un groupement d’assureurs d’ici à l’été
Dernier point de la réforme à être consolidé : la création du groupement de coréassurance. Ce dernier doit permettre la mise en commun de données sur les cultures peu, voire pas, assurées pour élargir leur champ d’assurabilité, établir des tarifs techniques de références pour permettre à des acteurs sans historique d’entrer sur le marché de l’assurance, et enfin de mutualiser les risques entre acteurs. Pour rappel, l’État avait laissé 18 mois aux assureurs pour se regrouper.
« Nous sommes au temps des échanges. Je pense que nous sommes en route pour trouver une solution, a indiqué Patrick Degiovanni. Notre objectif est d’avoir une position claire et définitive d’ici à la fin du mois de juin. »