En races laitières, les entreprises de sélection (ES) développent désormais leurs propres index pour l’évaluation des reproducteurs. Gènes Diffusion avait déjà lancé deux index liés à la santé du pied à l’occasion de la sortie de juin 2014 (lire l’encadré). Les derniers-nés seront proposés par Évolution.

À partir de septembre, les éleveurs bénéficieront – sans surcoût – de deux indicateurs supplémentaires pour les races prim’holstein, normande et pie rouge : un index « acétonémie » et un index de synthèse « santé », et ce pour l’ensemble des taureaux du catalogue. A la différence de Gènes Diffusion, qui les élabore en interne, ces index sont calculés par l’Unité mixte technologique associant l’Inra, l’Institut de l’élevage et Allice (ex-Unceia).

Le calcul de l’index « acétonémie » s’est appuyé sur les données phénotypiques collectées depuis 2012 dans le cadre de la prestation de détection de l’acétonémie, Céto’detect, développée par les entreprises de conseils en élevage du grand Ouest.

Caractère héritable

« Nous disposons de 2,7 millions d’enregistrements (données zootechniques et dosage de corps cétoniques dans le lait) en prim’holstein et 450 000 en normande, explique Maëlle Philippe, chez Évolution. Avec le développement du génotypage, depuis 2008, plusieurs milliers de vaches ont été génotypées. Nous avons ainsi rapidement constitué une population de référence, et avancé très vite sur cet index. » L’index génomique possède un CD de 0,66 en prim’holstein et pie rouge, et de 0,58 en normande. L’index polygénique affiche un CD de 0,5 (femelles avec lactation) à 0,90 (taureaux avec plus de 100 filles).

Certaines vaches sont plus sensibles que d’autres à cette pathologie. « Ce caractère est assez héritable, de 0,10 à 0,14 (comme pour les cellules) et il est corrélé positivement aux taux et à la fertilité, souligne Jean-Christophe Boittin, chez Évolution. Travailler dessus donnera des résultats rapides sans induire de contre-sélection dommageable. D’ici une ou deux générations, nous aurons probablement obtenu des taureaux très améliorateurs sur ce caractère. Et nous pourrons corriger 20 à 40 % des problèmes d’acétonémie dans les élevages en traitant seulement les vaches les plus sensibles. »

L’index de synthèse « santé » associe quant à lui quatre indicateurs : l’acétonémie (30 %), l’index de synthèse « santé de la mamelle » (30 %), la fertilité (30 %) et la longévité (10 %). Il permet « une lisibilité plus rapide de la robustesse de l’animal ».