« Avec un déficit de lumière, la production de tomates a été compliquée en 2024 », a résumé Ronan Collet, président de Solarenn, le 16 avril. lors d’une conférence sur le bilan 2024 et les perspectives pour 2025. Basée Saint-Armel (Ille-et-Vilaine), la coopérative est spécialisée dans la tomate sous serre et compte 30 producteurs pour 60 ha de surfaces. « Le retard de production n’a pas pu être totalement rattrapé et il a eu des répercussions sur l’ensemble de la saison. La demande a également fléchi, mais la période estivale, plus dynamique, a permis une meilleure valorisation », a poursuivi Isabelle Georges, la directrice.

Concurrence marocaine

Au final, la production de tomates accuse une baisse de 8 % (23 000 tonnes en 2024 contre 25 000 t en 2023), avec un chiffre d’affaires stable à 57 millions d’euros. La tomate reste le pilier de l’activité, représentant 98 % du chiffre d’affaires, même si la coopérative s’est diversifiée vers la fraise (160 tonnes) et la mini-pastèque.

Les volumes de tomates grappe ont été divisés par deux en dix ans (8 000 t), en raison d’une rentabilité moindre. À l’inverse, la tomate ronde retrouve un débouché grâce à la restauration rapide. Les marchés porteurs sont désormais les variétés anciennes et les petits fruits.

« Le principal obstacle à notre développement aujourd’hui, ce sont les importations croissantes de tomates cerises marocaines », estime le président. Cette offre, disponible toute l’année, rend la concurrence rude. « La grande distribution tarde à privilégier l’origine made in France, sauf en cas de rapport de force », regrette-t-il. Il dénonce également la pression constante des enseignes pour imposer les marques de distributeurs, au détriment de la visibilité des marques de producteurs. Avec les autres producteurs français, Solarenn entend rivaliser en lançant une barquette de tomates cerises à prix attractif, dans un emballage bleu-blanc-rouge.