À la suite de son assemblée générale qui s’est tenue le vendredi 14 mars 2025, le bilan de 2024 est contrasté pour la Sica de Saint-Pol-de-Léon (Finistère) avec un chiffre d’affaires en progression malgré une baisse de la production.
Le chiffre d’affaires a atteint 230 millions d’euros pour l’exercice 2023-2024, en hausse de 2 % par rapport à l’année précédente. Cette progression est principalement portée par l’activité légumes, qui a enregistré une croissance de 5 % pour atteindre 190 millions d’euros. En revanche, l’activité horticole a connu un recul de 9 %, avec un chiffre d’affaires de 40 millions d’euros.
Baisse des volumes
Malgré ces bons résultats, la production de légumes a connu une baisse significative. Les 488 exploitations de la coopérative ont récolté 168 200 tonnes de légumes, en baisse de 5 % par rapport à l’an passé.
L’année a été caractérisée par des températures modérées et une pluviométrie abondante, des conditions globalement favorables aux cultures de plein champ. Cependant, la tempête Ciaran au début de novembre 2023 a entraîné des pertes significatives. Les cultures sous abri ont souffert du déficit d’ensoleillement.
Premier tonnage de la coopérative (58 846 tonnes), le chou-fleur a été particulièrement impacté. « Nous avons perdu 10 000 tonnes », a indiqué Thomas Quillévéré, secrétaire général de la Sica à l’occasion d’une conférence de presse le 17 mars 2025.
Les chiffres d’affaires sont en baisse en chou-fleur (–3 %), tomates (–2 %) en artichaut (–6 %) mais sont en progression dans de nombreuses productions développées ces dernières années : endives (+36 %), échalotes (+33 %), brocoli (+19 %), potimarron (+18 %)…
Relancer la production
« Ces chiffres démontrent que nous avons une bonne valorisation de nos produits malgré le recul de la production et alors même que les charges ont continué d’augmenter (matière organique, matériel). Mais c’est l’arbre qui cache la forêt », estime Marc Kérangueven, président de la Sica.
Sur les trois dernières années, la coopérative a perdu 9 % de ses surfaces légumières (1 019 ha) surtout en chou-fleur en raison du manque de rémunération et de la pénibilité du travail, mais également 80 exploitations même si elle arrive à remplacer un départ sur deux.
Pour le président, « la Bretagne doit rester un bassin incontournable de la production légumière pour peser contre les concurrents espagnols et italiens. Les volumes doivent repartir à la hausse. »
Recherche de solutions
La coopérative veut inverser cette tendance. Elle travaille notamment sur un prototype de récolteuse automatique de choux-fleurs depuis trois ans. L’endiverie collective ouverte fin 2023 tourne à plein régime. La production est passée de 35 ha à 90 ha de racines.
Pour sécuriser les débouchés et améliorer le revenu des producteurs, la coopérative diversifie ses moyens de mise en marché. Le cadran reste majoritaire mais elle a des engagements avant récolte sur plusieurs productions (50 % des ventes de tomates, 20 % des choux, 80 % des échalotes…). Elle poursuit aussi la diversification des produits engagée avec le développement d’une filière fruits rouges.