Le service de la statistique du ministère de l’Agriculture, Agreste, a publié le 7 mars 2025 les résultats de la dernière enquête portant sur les interventions culturales en productions légumières. Les données correspondent aux traitements effectués lors de la campagne agricole de 2022 sur un total de 5 925 parcelles de légumes en France. La précédente enquête remontait à 2018 sur l’utilisation des produits phytosanitaires en productions légumières, et en 2013 pour celle sur les pratiques culturales.
L’IFT total (1) de la tomate est nettement à la baisse, à 6,5 en 2022 dans cette enquête. L’espèce partait toutefois de haut, avec un IFT de 10,3 en 2018 comme en 2013. L’IFT est très variable selon les modes de production : 8,2 pour les tomates en plein air, 3,7 pour les productions sous serre et 5,3 en mode hors-sol. Ce dernier mode de production fait la part belle aux méthodes de lutte alternatives avec notamment plusieurs lâchers d’auxiliaires. À noter par ailleurs qu’une parcelle sur quatre en tomates sous serre a un IFT de 0.
Baisse en carotte, choux, fraises et melon
En carotte, l’IFT diminue aussi. Il est de 7 en 2022, contre 7,7 en 2018 et 8 en 2013. L’IFT des choux à feuilles (chou pointu, cabus, chinois, frisé, rouge…) baisse également à 3,5 en 2022. Il était de 6,9 en 2018 et de 4 en 2013. Le « pic » observé en 2018 est surtout lié à l’augmentation de l’IFT en insecticide, probablement causée par une pression parasitaire particulière à l’année.
L’IFT des choux à inflorescence (chou-fleur, brocolis, romanesco…) était déjà relativement faible dans les précédentes enquêtes, de 2,9 en 2018 et 2,8 en 2013. Il a été réduit à 2,2 en 2022. Le chou de Bruxelles apparaît en revanche comme la production légumière la plus traitée en 2022 avec un IFT de 10,1. Cet IFT total est pour moitié dû aux seuls insecticides (2).
Arrivent juste derrière, les oignons avec un IFT total moyen de 9,6 en 2022 (2). À l’inverse, le potiron est la production légumière recevant le moins de traitements parmi les espèces enquêtées, avec un IFT moyen de 0,6 en 2022 (2).
L’IFT des fraises, mesuré à 5,4 en 2022, est diminué de 1,5 point depuis la précédente enquête. Cette baisse concerne tous les modes de production. L’IFT est de 3,7 en plein air, de 4,9 sous serre, et c’est en hors-sol qu’il est le plus élevé à 7, en 2022.
En melon, l’IFT diminue nettement, avec près de trois points en moins par rapport à 2018, soit un indice de traitement total de 4,9 en 2022. Les salades, chicorée et laitue, ont en revanche un IFT en augmentation. De 3,9 en 2018, il passe à 5 en 2022.
Les résultats, qui portent sur un nombre important de parcelles en maraîchage, permettent de dresser un état des lieux intéressant des pratiques culturales en productions légumières. Les résultats en matière d’utilisation des traitements phytosanitaires sont néanmoins à rapprocher des conditions parasitaires de l’année de l’enquête. À l’inverse des productions légumières, les IFT mesurées en grandes cultures sont soit stables soit en augmentation.
(1) IFT total comprenant : herbicides, fongicides, insecticides, autres produits (tels que molluscicides) et traitements de semences et plants. (2) Espèce non enquêtée en 2018 et 2013.