Pari tenu : le Centre technique interprofessionnel des fruits et légumes (CTIFL) de Carquefou, en Loire-Atlantique, a réussi à réduire la consommation énergétique pour la culture des concombres de 36 % en 2023 et 35,4 % en 2024, en respectant le cahier des charges Zéro résidu de pesticides. Il est à noter que les conduites « témoins » du CTIFL sont plus économes que la moyenne des pratiques chez les producteurs. Bonus, les ouvrants des serres ayant été moins ouverts pour garder la chaleur, des économies de CO2 injecté et d’eau ont pu être faites.

Aucun impact n’est à noter sur le volet sanitaire, avec des biocontrôles en préventif. En revanche, avec un rayonnement moindre en 2024 qu’en 2023, « on a un retard d’entrée en production par rapport au témoin, qui a limité le nombre de concombres produits », fait part Landry Rossdeutsch, en charge du projet. La conduite économe affiche un chiffre d’affaires brut en retrait de 3,20 €/m².

Condensation problématique

En tomates, les 34 % d’économies en 2023 avaient pénalisé le rendement et la précocité. Mais la baisse de chiffre d’affaires brut (de 2,95 à 3,8 €/m²) était compensée pour un coût énergétique supérieur à 50-65,5 €/MWh, selon les variétés. En 2024, l’objectif principal était de maintenir le rendement précoce, en essayant des économies d’énergie du même niveau, plus tardives et plus fortes. Il a été atteint, avec des pertes de rendement et de chiffre d’affaires similaires à 2023.

Mais, « je déconseille la conduite économe actuelle en raison des risques sanitaires », pointe Landry Rossdeutsch. En effet, des maladies se sont développées avec la condensation, nécessitant l’utilisation d’un produit de synthèse. Des travaux vont être menés sur des indicateurs de risque de condensation. À plus long terme, avec l’aide de l’intelligence artificielle, « j’espère proposer d’ici à cinq ans un outil de pilotage de la serre basé sur la marge brute bénéficiaire », annonce l’ingénieur du CTIFL.