Gagner en précocité en maraîchage grâce aux thermitubes

En 2023 et 2024, la chambre d’agriculture de l’Île-de-France a testé les thermitubes (1), deux gaines souples noires remplies d’eau placées de part et d’autre des plants de tomates, haricots verts et concombres sous serre. L’objectif : restituer la nuit au végétal, les calories accumulées la journée pour limiter le risque de gel et gagner en précocité de production. « Les producteurs du Val-d’Oise qui ont testé cette technique commercialisent en circuit court et leurs clients sont demandeurs de légumes plus tôt en saison », explique Stéphane Rolland, conseiller technique.

Gain de 10 à 15 jours

Les thermitubes sont installés dans un sillon tassé, une semaine avant la plantation (pour que l’eau se réchauffe) puis le tout est couvert par un petit tunnel de P17 (voile) pour conserver le maximum de chaleur, jusqu’à la nécessité de palisser et de retirer le film. « Avec des nuits à 0°C, les thermitubes ont garanti, sous tunnel, une température de 7 à 8°C qui est le zéro végétatif de la tomate, précise Stéphane Rolland. À –3,5°C, il faisait encore 4°C sous tunnel avec thermitubes, contre –1,5 à –2°C sans le dispositif. La plantation a pu donc être avancée de plus d’un mois sans risque de gel. » Avec une plantation au début de mars, la production a débuté avec 10 à 15 jours d’avance, autour du 5-10 juin.

En concombres et haricots verts, tous deux très sensibles au stress thermique nocturne, la production a aussi débuté avec 10-15 jours d'avance : au début de mai au lieu de la mi-mai en concombre et à la mi-mai au lieu de la fin de mai en haricots verts. « Le rendement en haricots verts a même été presque multiplié par deux le premier mois avant de réduire en fin de cycle, souligne Stéphane Rolland. Sur la campagne, le rendement a connu une hausse de 15 %. »

Autre avantage, « le thermitube tamponne la montée rapide de la température sous le petit tunnel, note Stéphane Rolland. Avec 17°C dehors, il faisait 38°C sous tunnel sans thermitube et 30°C avec, ce qui est plus supportable pour la tomate ». En revanche, des problèmes de porosité observés sur certaines gaines posent question sur la durabilité des systèmes.