Les maraîchers de l’ouest de la Somme, comme dans le Vimeu et les hortillonnages d’Amiens, font face à de graves difficultés suite aux pluies incessantes ces derniers mois. Les sols gorgés d’eau ont eu raison des récoltes.

Pertes importantes

« Nous n’avons aucun légume de printemps valable, tout est jaune, s’alarme Alain Cazier, président du syndicat des maraîchers, horticulteurs, arboriculteurs et hortillons de la Somme. Il exploite à Camont, dans les terres marécageuses des hortillonnages d’Amiens. Le peu qu’on a semé est invendable et à ce jour nous n’avons aucun revenu. Nous payons les frais d’assurance, de carburant, les engrais, les plants mais rien ne rentre. »

Alain Cazier ne sait pas quand il pourra mettre en place les légumes d’hiver pour 2024. « 30 mm sont encore tombés le 18 juin et tout est impraticable », informe le maraîcher qui avait déjà perdu 80 % de ses légumes d’hiver au dernier trimestre de 2023. « Il faudrait deux ou trois semaines de beau temps pour revenir à une situation normale », estime-t-il.

« Nous avons déjà perdu 40 % de la production des légumes de début de saison semés vers le mois de mars, ajoute Daniel Parmentier, autre maraîcher cultivant dans les hortillons. Les poireaux sont dans l’eau, les courgettes ne poussent pas, les graines de carottes s’enfoncent dans la terre avec les pluies, énumère-t-il. J’aurai aussi des pertes dans les courges et les butternuts. »

Accompagnement financier

Face à cette catastrophe, des aides sont attendues. « Amiens Métropole et la Région Hauts-de-France étudient notre dossier de demandes de subventions pour venir en aide aux maraîchers qui subissent des pertes économiques liées aux aléas climatiques », informe Xavier Normand, de la FDSEA de la Somme, mis à la disposition du syndicat des maraîchers. Certains exploitants ont pu bénéficier des aides de l’État en début d’année sur l’enveloppe qui a été ouverte au titre des inondations.

Le conseil départemental de la Somme a annoncé des aides à l’investissement à hauteur de 40 % pour le conventionnel et de 60 % pour le bio ainsi que 2 000 et 4 000 € d’aides pour les petits investissements. La MSA a proposé la prise en charge partielle des cotisations à partir de 3 800 euros.