C’est une certitude, la récolte des abricots de 2024 ne sera pas à la hauteur de celle de 2023. Certains vergers seront même vides de fruits. « On avait déjà connu des pertes dues au gel, mais jamais une absence totale de fruits sur les arbres », a déclaré le président de l’AOP Pêches et Abricots de France, Bruno Darnaud. La Drôme et l’Ardèche sont particulièrement touchées.
La conséquence des fortes pluies
Les fortes pluies qui ont frappé ces départements au mois de mars, au moment de la floraison des abricotiers, expliqueraient en partie ce phénomène. Elles pourraient avoir provoqué des « coulures » de pollen entravant la fécondation. Les situations sont toutefois très hétérogènes d’une exploitation à une autre en fonction des variétés cultivées, plus ou moins sensibles.
La bergeron, variété phare de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, a été particulièrement décimée. « Sur cette variété, les producteurs vont avoir entre 0 et 20 % de récolte », estime Bruno Darnaud. En devançant les pluies du mois de mars, les variétés à floraison précoce sont celles qui ont le mieux résisté cette année. Elles sont pourtant d’ordinaire les plus vulnérables, notamment au gel.
« Le problème du changement climatique, c’est qu’il est imprévisible et non linéaire », résume Bruno Darnaud. Des mesures sont en cours pour déclencher le fonds de solidarité national pour les producteurs les plus touchés par cet aléa nommé « excès d’eau ». La récolte d’abricots de 2024 n’est toutefois pas entièrement condamnée et devrait représenter environ 60 % de celle de 2023.