Grâce à l’accès à l’eau, les légumes sont diversifiés et font vivre 1 810 exploitations, dont 516 en agriculture bio. Comment les pérenniser ? C’est l’enjeu de la quatrième génération (2024-2027) du contrat d’appui (Cap) à la filière des légumes, signé le 8 février à Ouvrouer-les-Champs (Loiret). Un mot en résume l’état d’esprit : « collectif ».

Les producteurs seront davantage accompagnés en groupe, comme l’explique Philippe Noyau, président de la chambre régionale d’agriculture : « Nous avons voulu mettre l’accent sur les “clubs”, ces groupes qui réunissent la recherche, les producteurs et l’aval, afin de lancer des dynamiques par filière. Après le “club oignons” qui fonctionne très bien, cinq autres doivent voir le jour. » Les fraises, les asperges, les cornichons, les betteraves rouges pourraient être concernés. Des projets transversaux à toutes les filières (eau, ergonomie, emballage…), ainsi que huit rencontres avec des entreprises agroalimentaires sont prévus. Les essais, en particulier concernant les solutions de biocontrôle, ainsi que la communication envers la restauration collective, seront  renforcés.

Maitrise de l’énergie

La pérennité des exploitations légumières, en particulier sous serre, passera par la maîtrise de l’énergie. Aujourd’hui, Jean-Michel Gallier, gérant de l’EARL Transon à Ouvrouer-les-Champs (Loiret), produit des concombres de février à novembre, en hors-sol, grâce à des serres chauffées. Pour ses 3 hectares, il consomme 12 153 MWh/an de gaz. Sa centrale, en cogénération, lui permet aussi de vendre de l’électricité à un tarif soutenu par l’État. Mais ce contrat s’achèvera au plus tard en 2027-2028. Les producteurs basculeront alors sur le marché libre, sans aucune garantie de rentabilité.

« L’énergie, c’est notre talon d’Achille, concède le producteur. Nous devons trouver une autre solution pour l'après-2027 : passer aux énergies renouvelables comme la biomasse ou la géothermie, changer de modèle de production, trouver un autre contrat… Cela dépendra de chaque entreprise. » Une vingtaine de diagnostics énergétiques et un groupe de travail sont prévus par le plan d'action. Le budget s’élève à 8,4 M€ engagés par la filière, dont 2 millions d'euros par le conseil régional, 177 000 € par l’Union européenne et 5 millions d'euros par les investissements des acteurs.