Après avoir déjà augmenté de 11 % entre 2021 et 2022, les prix des fruits et légumes ont augmenté de 16 % en France entre juin 2022 et juin 2023, a déploré ce mercredi 26 juillet 2023 l’association de défense des consommateurs Familles rurales dans son observatoire annuel des prix. De son côté, Eurostat a partagé, le 20 juillet dernier, ses données sur la production européenne de fruits d’été, qui se repliait en 2022.

+35 % pour le prix des carottes bio

Des bénévoles de l’association ont effectué, comme chaque année en cette période, des relevés de prix dans différents types de commerces, hypermarchés, supermarchés, discounters et spécialistes bio. Au total, cent quatorze relevés des prix de neuf fruits et dix légumes ont été réalisés du 7 au 21 juin dans trente-neuf départements.

Bilan : 2,51 euros le kilogramme de bananes « conventionnelles », soit 30 % plus chères qu’un an plus tôt ; 15,23 euros le kilo de fraises rondes bio (+22 %) ; 2,96 euros le kilo de carottes bio (+35 %). Le prix de la plupart des fruits et légumes a fortement augmenté en un an.

Les prix explosent en conventionnel comme en bio

Dans le détail, le prix du panier de fruits a augmenté de 14 % en conventionnel et de 8 % en bio, celui du panier de légumes de 17 % en conventionnel et 15 % en bio. Résultat : pour manger cinq fruits et légumes par jour et par personne et respecter les préconisations officielles du plan national nutrition santé (PNNS), une famille de deux adultes et deux enfants « a dû dépenser entre 134 et 241 euros » mensuels, « soit entre 10 % et 18 % d’un SMIC net mensuel », relève l’association.

En se contentant des cinq fruits et légumes les moins chers de l’été (bananes, pastèque, concombre, laitue et courgette ou carotte), il en coûte encore entre 65 euros (en conventionnel) et 100 euros (en bio) par mois à cette famille.

Familles rurales réclame une « meilleure régulation des marges »

En dix ans, depuis 2013, l’envolée du prix des fruits et légumes est spectaculaire, note Familles rurales, en s’appuyant sur l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) : le prix des fruits s’est apprécié de 43 % sur la période, celui des légumes de 73 %. « Sur la même période, les prix de l’alimentation et l’indice général des prix à la consommation ont augmenté respectivement de 28 % et de 17 % », observe l’association, qui milite pour l’instauration d’une allocation alimentaire affectée aux produits sains, à hauteur de 65 euros par mois à destination des ménages les moins favorisés.

L’association appelle également à une « meilleure régulation des marges », le système actuel pénalisant, selon elle, « autant les consommateurs que les producteurs ».

Moins de fruits d’été dès 2022

La production combinée de melons brodés, de pastèques, de fraises, de pêches et de nectarines de l’Union européenne était de 8,6 millions de tonnes en 2022, note Eurostat. Cela représente une baisse de 6,3 % par rapport aux 9,2 millions de tonnes de l’année 2021.

Une baisse qui est due à celle de la production récoltée de melons brodés de –9,5 % et de pastèques de –18,4 %. La production de pêches et nectarines a, quant à elle, augmenté de 5,6 % et celle de fraises est restée relativement stable.

La France, troisième productrice européenne de cantaloup

Concernant les importations, Eurostat classe l’Espagne comme le principal producteur européen de fruits d’été. Le pays a produit près de la moitié (45,4 %) des pastèques de l’Union européenne, près d’un tiers (32,0 %) de ses melons brodés et plus d’un quart (27,3 %) de ses fraises, pêches et nectarines (26,9 %) en 2022.

De même, l’Italie a produit un peu plus d’un tiers (36,1 %) des melons brodés, des pêches et des nectarines de l’Union européenne (35,6 %), ainsi qu’un quart (25,6 %) de ses pastèques.

La France est, elle, troisième productrice européenne de melons Cantaloup avec 18,8 % du total de la production de l’Union européenne.