À l'appel de la FDSEA et de JA de l'Ardèche, une cinquantaine de tracteurs et 200 agriculteurs, selon les organisateurs, ont déambulé dans les rues de Tournon-sur-Rhône le 16 janvier 2023. Pourquoi ? Pour dénoncer l'impasse dans laquelle se trouvent les producteurs de cerises. En cause, le refus de la Commission européenne, au début de 2022, de renouveler l'homologation du phosmet, utilisé dans la lutte contre la drosophila suzukii.

Après une dérogation d'une dizaine mois, cette molécule est définitivement interdite en France. "Nous n'avons plus aucune solution viable pour protéger nos vergers de la mouche drosophile, indique Christel Cesana, présidente de la FDSEA de l'Ardèche. Les seuls produits qu'il nous reste n'ont pas un spectre d'action aussi large et le rythme des traitements nécessaires deviendrait insupportable."

Une filière dans l'impasse

Sur les capots des tracteurs, on pouvait lire la détresse des manifestants : "Cerises françaises, bientôt un souvenir ?", "Papy a planté, papa aussi et moi, je dois arracher". "La situation est intenable et met en péril nos exploitations. Sans produit efficace, nos volumes seront divisés par deux. Dans nos secteurs de pente, il est inenvisageable d'installer des filets de protection anti-insectes, on se retrouve dans une impasse", se désole Sylvain Bertrand, producteur de cerises à Bozas.

"Nous demandons que l'État tienne ses engagements, à savoir que nous ne serions jamais laissés sans solution alternative, poursuit la présidente de la FDSEA. Nous voulons produire pendant deux ou trois ans encore, le temps que la lutte biologique par les insectes stériles ou les prédateurs actuellement développés par la recherche, soient prêts."