La production française d’abricots revient à un niveau habituel, après deux années particulièrement faibles. Les tonnages de 2022, estimés au 1er juin et sauf événement majeur contraire d’ici là, devraient atteindre 134 000 tonnes. Ce qui équivaut à une augmentation de 127 % de la production de 2021 mais correspond, en fait, au potentiel de production du pays.
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La production se sort du gel
Comme on peut s’y attendre, c’est dans la Région Auvergne-Rhône-Alpes que le gain de production est le plus fort (+354 % par rapport à 2021). Le gel avait été particulièrement puissant dans la vallée du Rhône en avril 2021. L’épisode de gel de cette année a été beaucoup moins pénalisant. Cette analyse est aussi valable en Provence-Alpes-Côte d’Azur où les protections contre le gel de printemps ont bien fonctionné. La production serait supérieure de 121 % à celle de 2021, selon les estimations régionales compilées par Agreste, le service de la statistique du ministère de l’Agriculture. Enfin, en Occitanie, les prévisions sont hétérogènes selon les bassins de production. Le Gard devrait être conforme à la moyenne, là encore grâce à l’efficacité des protections antigel. Mais le Roussillon sera moins à la fête à cause des dégâts provoqués par le champignon Monilia.
Si la production nationale se confirmait à 134 000 tonnes, elle serait supérieure de 22 % à la moyenne des cinq dernières années, qui contient aussi l’exceptionnelle quantité produite en 2017 (proche de 160 000 tonnes). Dans le même pas de temps, les surfaces se sont réduites de 7 %.
De plus, les sorties de verger semblent très en avance.
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La commercialisation démarre rapidement
Avec une production précoce, les mises en place des abricots ont débuté à la mi-mai 2022 avec des calibres moyens. La météo estivale, elle aussi précoce, encourage la consommation d’abricots. La concurrence espagnole est faible du fait de la baisse de production dans ce pays, en raison des intempéries dans les principales zones de production (60 000 tonnes prévues contre 90 000 à 120 000 tonnes ces dernières années).
Il est encore trop tôt pour avoir une tendance de prix. En revanche, les analyses a posteriori confirment la bonne tenue des prix en 2021 (+3 % par rapport à 2020, déjà élevée, et +38 % par rapport à la moyenne de 2016 à 2020). Toutefois, cette hausse n’a pas réussi à combler la perte de production puisque le chiffre d’affaires national de l’abricot avait reculé d’un tiers en une année.
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Le déficit extérieur se réduit de moitié
Le déficit extérieur de la filière de l’abricot se réduit de 50 % en 2021. Malgré la baisse de production, les exportations avaient repris 20 % par rapport à l’année précédente mais 2020 avait enregistré, elle, une perte de 50 % de ce poste. Les importations étant relativement stables d’une année sur l’autre (18 000 à 22 000 tonnes environ), le déficit extérieur en 2021 se réduit à 5 000 tonnes.
Pour 2022, il est à noter que le principal fournisseur de la France, c’est-à-dire l’Espagne (17 000 tonnes en 2021) voit sa production fortement amputée par les intempéries.