Pour dénoncer les marges de la grande distribution, des agriculteurs ont vendu jeudi 18 août 2022 fruits et légumes en direct aux Parisiens place de la Bastille. Une tradition annuelle du PCF et du Modef, alors que l’inflation sera au menu de la rentrée politique.

 

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Ventes directes aux consommateurs d’Ile-de-France

Au pied de la colonne de Juillet, une banderole accrochée aux barrières du petit marché résume l’événement : « Paysans exploités, consommateurs rackettés ». Des ventes similaires ont eu lieu toute la journée dans plusieurs villes du Val-de-Marne et des Hauts-de-Seine.

 

Les maraîchers, la plupart venant du Sud-Ouest, proposent ici des melons à trois euros la pièce, vendent les deux kilos de pêches à sept euros, les cinq kilos de pommes de terre à six euros : des prix pas particulièrement bas, car l’essentiel est plutôt que les agriculteurs touchent l’essentiel du prix payé par le consommateur.

 

« L’idée est de faire la démonstration que l’on peut avoir un juste prix aux consommateurs et un prix rémunérateur pour l’agriculteur, explique Raymond Girardi, agriculteur en Lot-et-Garonne et vice-président du syndicat agricole. On souhaite sensibiliser les Parisiens à acheter français et favoriser le circuit court » à travers la vente directe.

Des « produits de qualité à un prix abordable »

Le Mouvement de défense des exploitants familiaux (Modef) pointe aussi du doigt « une concurrence déloyale » de fruits et légumes importés à bas prix à laquelle font face les producteurs français.

 

Alors que les prix augmentent dans les rayons à cause de l’inflation, la vente annuelle du Modef, une tradition interrompue pendant deux ans par le Covid, veut « permettre un accès aux produits de qualité à un prix abordable », explique François Borot, militant du PCF, co-organisateur de la vente.

 

 

Tous reprochent ici aux grandes surfaces d’acheter les produits agricoles aux « prix les plus bas possible pour avoir des marges importantes », comme le dit Pierre Thomas, éleveur bovin de l’Allier et président du Modef.

 

Venue faire son marché, Hélène Duval, retraitée de 71 ans, confirme des prix « raisonnables ». Elle a prévenu sa sœur Jeanne par téléphone pour qu’elle découvre elle aussi le marché solidaire.

 

« C’est la meilleure idée possible », s’exclame à son tour Alain Mille, retraité de 70 ans. « Il faut éviter les intermédiaires et consommer local pour qu’on ait une planète propre », poursuit-il, avant de quitter le marché, son chariot rempli.