Un arbre à deux charpentes, c’est le principe du biaxe développé par un pépiniériste italien. « Il vise à simplifier la conduite des arbres fruitiers, explique Bruno Hucbourg, conseiller au GRCeta de Basse-Durance à Saint-Rémy-de-Provence, dans les Bouches-du-Rhône. Nous avons donc décidé de l’expérimenter dans les parcelles de gala de nos adhérents, il y a quatre ans. »
Ils ont été plantés à 3-3,50 m de distance entre les deux rangs et à 1,30-1,50 m sur le rang. Le standard de conduite actuel des arbres cultivés dans l’Hexagone est l’axe vertical. Mais celui-ci nécessite de nombreuses interventions techniques après la plantation pour parvenir à un bon équilibre végétatif.
Temps de travail diminué
« Elles requièrent du personnel compétent, que les arboriculteurs ont de plus en plus de difficultés à trouver, et un temps de travail conséquent, précise Bruno Hucbourg. Exemple, l’attachage des jeunes branches lors des trois premières années, pour maîtriser la vigueur, nécessite entre 450 et 600 heures/ha. »
Avec le biaxe, cette durée diminue de 65 à 50 % d’après les premiers résultats de l’essai conduit par le GRCeta. « Les arbres ont une vigueur moins importante car elle est répartie dans les deux axes, souligne Bruno Hucbourg. Il y a donc moins de jeunes branches à replier. » Autre avantage, un planning des interventions assoupli. « Les branches étant moins vigoureuses, elles sont positionnées plus facilement, relève Bruno Hucbourg. En axe vertical, il faut intervenir lorsque les jeunes branches mesurent 60 cm de long et 6 à 8 mm de diamètre environ, entre le printemps et l’automne. Au-delà, c’est mission impossible. »
Les travaux de taille sont aussi simplifiés. Résultat, le temps de travail consacré à ce poste serait diminué d’un tiers d’après les premières estimations du GRCeta de Basse-Durance. Les performances agronomiques sont aussi au rendez-vous. Au stade deuxième feuille, les rendements des arbres de l’essai conduits en biaxe ont atteint 27 t/ha en moyenne contre 20 t/ha pour l’axe vertical. « Nous avons travaillé sur l’installation de ce type de verger, souligne Bruno Hucbourg. Il nous reste désormais à valider la gestion des branches fruitières et la possible mécanisation pour les opérations de taille et de cueillette. »