Des chercheurs de l'Inrae ont fait une trouvaille pour la protection des plantes alors qu'ils travallaient sur un autre sujet : au cours d'un projet visant à étudier, chez les champignons, des molécules à l'odeur citronnée pour la parfumerie, ils ont découvert que la présence simultanée de deux enzymes (A et B) chez certains champignons phytopathogènes est responsable de leurs pathogénicités.

"La compréhension de ces mécanismes très complexes et finement régulés pourrait permettre, à terme, la conception de nouvelles stratégies pour la protection des cultures", estime l'Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) dans son communiqué de presse publié le jeudi 22 décembre 2022.

Des champignons féroces

Les champignons du genre Colletotrichum et Magnaporthe possédant le duo d’enzymes, provoquent les maladies répandues telles que l’anthracnose et la pyriculariose. Ces maladies affectent les rendements de nombreuses cultures qu'elles soient maraîchères, fruitières ou céréalières.

La présence du couple d'enzyme est obligatoire pour modifier des composés situés à la surface des feuilles. En l'absence de l'une ou de l'autre, le champignon ne peut pas pénétrer les feuilles et infecter les végétaux. Au début de l'infiltration dans la plante, le champignon sécrète les protéines A et B en même temps et les localise sur une zone d'infection.

Certains produits issus de la réaction des deux enzymes servent également de "signal" au champignon pour rentrer en profondeur dans les tissus végétaux. À terme, cette découverte pourrait permettre de faciliter la réduction d’usage des fongicides et de mieux comprendre le processus d’infection des plantes par les champignons pathogènes.