Pourquoi n’avez-vous pas pu acquérir les 20 hectares de la KTG Agrar que vous briguiez ?
Je gère une petite exploitation bio de 30 hectares et je souhaite m’agrandir. Quand j’ai appris que la holding KTG Agrar cherchait à revendre quatorze de ses terrains, j’ai fait part de mon intérêt pour racheter 20 des 80 ha du plus petit terrain qu’elle proposait. Seulement, l’une des conditions imposées pour le rachat était l’acquisition des terrains entiers. Impossible ! Il faut savoir que si le plus petit fait 80 ha, les plus grands vont jusqu’à 500 ha !
Quelle solution avez-vous trouvé ?
Avec deux autres agriculteurs, nous nous sommes associés dans nos démarches. Nous étions tous trois intéressés à acquérir une partie du même terrain. À trois, on parvenait à racheter ainsi la totalité des 80 ha. Mais le ministère de l’Agriculture du Brandebourg s’y est opposé, en imposant des conditions irréalistes à tous les exploitants. Il fallait, par exemple, qu’ils possèdent moins de 30 % des terres qu’ils exploitaient pour prétendre à celles de la KTG. N’importe quoi ! En fait, on se paye notre tête. Nous ne pouvons pas accéder au foncier.
Quelles étaient les autres conditions imposées par la KTG Agrar ?
La KTG Agrar a effectué une cession-bail avec une autre société, la Münchner Rück. En clair, elle a vendu une partie de ses terres, qu’elle a récupérées sitôt en location pour dix-huit ans, avec une option de prolongation de cinq à six ans ! Cela signifie qu’elles nous auraient donné accès à des terres que nous aurions dû financer pendant vingt-quatre ans, sans que jamais celles-ci ne nous appartiennent.
Que pensez-vous de la loi sur les transactions foncières dans le Brandebourg ?
Cette loi est totalement imparfaite ! Elle est faite, à l’origine, pour protéger les agriculteurs des investisseurs, mais est appliquée de manière absurde ! Donc, finalement, elle profite aux investisseurs, qui la contournent et ne connaissent pas de limite en matière de prix.