À Tarascon, une trentaine d’agriculteurs se sont rassemblés vers 6 h 30, devant le centre des impôts dont la plaque avait été recouverte d’un drapeau brésilien, sur lequel était inscrit « ambassade du Brésil ». À Châteaurenard, situé à une vingtaine de kilomètres, des agriculteurs de la FDSEA et de Jeunes Agriculteurs (JA) ont muré l’accès du public au centre des impôts, a constaté un journaliste de l’AFP.

L’accord avec le Mercosur en ligne de mire

« Notre mobilisation s’inscrit en préambule du G20 qui se tient au Brésil pour dire notre opposition à un accord avec le Mercosur, a expliqué Romain Blanchard, président de la FDSEA des Bouches-du-Rhône. Cet accord ferait entrer sur le territoire des produits qui sont interdits chez nous depuis des années. Ils veulent nous envoyer leurs déchets, on leur envoie les nôtres ! »

En dépit de l’opposition de la France, l’Union européenne semble déterminée à signer d’ici  la fin de l’année cet accord de libre-échange avec des pays latino-américains du Mercosur (Brésil, Argentine, Paraguay, Uruguay). Outre leur opposition à un libre-échange avec le Mercosur, les agriculteurs présents sur place, exprimaient aussi leur amertume, moins d’un an après leur mobilisation qui s’était traduite notamment par des blocages d’autoroutes.

« On repart en mobilisation cette fin d’année pour bouger le gouvernement »

« Depuis nos mobilisations de l’hiver dernier, on n’a pas été entendus, on n’a pas eu les réponses aux questions qu’on avait posées, a déclaré Laurent Israëlian, secrétaire général de la FNSEA des Bouches-du-Rhône. On a eu des petites avancées, mais pas grand-chose. Et du coup, on repart en mobilisation cette fin d’année pour bouger le gouvernement. »

« On commence gentiment. On va faire monter la pression tranquillement, un peu aux quatre coins du département. Et si vraiment on n’est pas entendu, ça ira un peu plus fort dans les jours et semaines à venir », a-t-il averti. Près d’un an après la fronde agricole qui a duré plusieurs semaines, les principaux syndicats agricoles dénoncent toujours la bureaucratie et la faiblesse des revenus des agriculteurs, estimant qu’en dépit d’aides d’urgence et d’annonces du gouvernement, le compte n’y est pas.