« Du côté de la production, la campagne fut pour beaucoup d’entre nous très difficile. La sécheresse conjuguée aux restrictions d’irrigation, les difficultés voire l’impossibilité d’arrachage, les contraintes réglementaires et sociétales, l’augmentation des coûts et des risques, laissent un goût amer dans la bouche », a rappelé Arnaud Delacour, président de l’UNPT (Union nationale des producteurs de pommes de terre), lors de son 17e congrès qui a eu lieu le 28 janvier 2020 à Paris.

 

Une hausse de production de 1 % équivaut à un effondrement des prix de 7 % !UNPT

 

Ceux qui ont le plus souffert sont les féculiers, victimes de baisse de rendement sans contrepartie possible par une revalorisation des contrats. Les seuls à tirer leur épingle du jeu sont les productions de primeurs ou de pommes de terre de la nouvelle récolte, qui représentent un levier pour dynamiser la transition entre deux campagnes. « Restons cependant vigilants car en contre-point de notre thème de congrès du Havre qui était “Osez l’export”, certains acteurs de notre filière ne s’interdiraient pas d’“Osez l’import” », a appuyé Arnaud Delacour.

 

Pour la prochaine campagne

« Quant à ceux qui alimentent les autres industries françaises ou européennes, heureusement la demande est toujours soutenue. Les rendements très moyens obtenus au cours de cette année sont restés en phase avec le niveau de contractualisation. On a évité la double peine ! Restons donc exigeants quant à la prise en compte dans nos négociations de nos coûts de production », insiste l’UNPT. Elle ajoute en effet que dans les premiers contrats proposés, il semble que « le compte n’y soit pas ».

 

Pour le frais, l’UNPT fait aussi le constat de récoltes historiquement basses durant les deux dernières campagnes, qui ont permis d’éviter la catastrophe que tous les indicateurs prévoyaient. « L’augmentation des surfaces sur un marché stagnant nous faisait craindre une situation de surproduction, font savoir les producteurs. Heureusement, le climat est venu corriger cette erreur stratégique de tous les acteurs du frais. » « Une hausse de production de 1 % équivaut à un effondrement des prix de 7 % », appuie encore l’UNPT.

 

Elle appelle donc encore une fois à « la modération des emblavements » pour la prochaine campagne et indique qu’elle s’opposera « par tous les moyens aux réglementations tatillonnes injustifiées qui ne visent qu’à affaiblir les producteurs ».