«C’est une tranquillité. Je n’ai pas eu besoin de trouver des garants autour de moi pour investir. » Julien Thexier fait partie de ces près de 8 500 agriculteurs qui ont bénéficié de la première enveloppe de l’Initiative nationale pour l’agriculture française (Inaf). Alimentée par le Fonds d’investissement de la Banque européenne d’investissement, elle offre une garantie gratuite de crédits. Un avantage pour l’agriculteur mais aussi pour la banque prêteuse qui dispose ainsi d’une garantie solide en cas d’impayé.

300 000 euros sur douze ans pour la rénovation intérieure des poulaillers

Installé en décembre 2022 à Sérent, dans le Morbihan, le jeune éleveur de 27 ans a repris une exploitation d’élevage qu’il a rénové pour se spécialiser dans la production de poulets de chair, en intégration avec l’entreprise Sanders. Alors que le prêt de 200 000 euros sur quinze ans finançant l’achat des deux poulaillers a été garanti au titre d’une hypothèque, Julien Thexier a bénéficié de la garantie Inaf pour le prêt de 300 000 euros sur douze ans consacré à la rénovation intérieure des bâtiments (mise aux normes et investissements en faveur du bien-être animal). Des dalles en béton ont ainsi été coulées, des fenêtres remplacées, des perchoirs et des objets à picorer installés, une ventilation revue et un système de brumisation mis en place contre les coups de chaleur.

Une garantie à hauteur de 80 %

Les deux crédits ont été souscrits auprès du Crédit mutuel de Bretagne (CMB), l’une des deux fédérations du Crédit mutuel Arkéa, qui fait partie des banques à avoir candidaté pour bénéficier de l’enveloppe Inaf. « Sur tous les financements réalisés dans le cadre de l’Inaf, la contre-garantie du Fonds européen d’investissement se fait à hauteur de 80 %. C’est un levier vraiment intéressant et un accélérateur, particulièrement pour les projets avec de gros montants », observe Thomas Lacote, responsable du marché de l’agriculture au CMB.

Pour les 20 % du crédit non couverts par l’Inaf, « en fonction du dossier, soit nous ne prenons pas de garantie, soit nous irons chercher une caution réelle pour combler ces 20 %. Mais, en général, nous essayons de garder ces garanties qui pourront être utiles pour des projets à venir », indique-t-il.