« Notre principal concurrent, c’est la non-production », ne cache pas Jean-François Deneys, directeur général adjoint (DGA) de Val de Gascogne. La coopérative a investi 5 millions d’euros pour déménager et agrandir son huilerie de tournesol bio. Elle doit triturer 3 500 tonnes de graines dès 2026, avec l’objectif de tripler les quantités à moyen terme et arriver à 10 000 tonnes par an. De quoi produire une huile sans hexane et pressée à froid : un million de litres en 2025, auquel s’ajoutent 2 500 tonnes de tourteaux, avec la perspective de tripler ces deux productions en deux ans.
Un contexte de chute des surfaces en agriculture biologique
La nouvelle entité vient d’entrer en production et a été inaugurée à Gimont (Gers) le 26 septembre 2025, dans un contexte de chute des surfaces cultivées en agriculture biologique. Une réalité marquante dans le Gers, premier département bio en surface et en nombre de fermes en 2024. Deux administrateurs de la coopérative sont le symbole de ces déconversions. Philippe Arancini, agriculteur à Gimont, 100 % bio depuis 10 ans, a passé cette année 135 de ses 170 hectares en conventionnel. « Les prix ont chuté et nous avons eu des problèmes de production », témoigne-t-il.
Magalie Thillac, associée à son mari Jean-Pierre à Lectoure, a également réduit ses surfaces bio : de 80 à 30 hectares, dont 27 hectares de tournesol, qu’elle livre à Val de Gascogne, comme 200 à 300 agriculteurs locaux. « Le bio connaît une période compliquée, mais nous avons envie de croire à une reprise. Ce genre d’investissements nous encourage », décrit-elle.
« Inaugurer une usine est un signe d’espoir »
Avec ce nouvel outil, Val de Gascogne va dans ce sens : « Inaugurer une usine est un signe d’espoir », déclare son président Cédric Carpenne. « Nous avons des marchés et nous pourrons en développer d’autres », assure Jean-Louis Valadié, directeur général.
« Nous avons aussi développé du tourteau à haute valeur protéique », souligne Jean-François Deneys. Un moyen d’encore mieux valoriser la production des adhérents. Alors, reprend Jean-Louis Valadié, « nous espérons contractualiser avec les agriculteurs sur deux ou trois ans, en garantissant un prix ». « On attend que ça ! » s’exclament en chœur Philippe Arancini et Magalie Thillac.