Une explosion, suivie d’un incendie, s’est produite le 10 avril 2024 dans une usine classée Seveso « seuil bas » de Saipol, du groupe Avril, leader français de la transformation de graines oléagineuses. L’incident a eu lieu dans le port de Sète, faisant un blessé grave, a indiqué la préfecture de l’Hérault dans un communiqué de presse.
✅ Accident SAIPOL #Sète (seveso seuil bas)
— Préfet de l'Hérault 🇫🇷 (@Prefet34) April 10, 2024
▶️Feu maîtrisé
▶️Des prélèvements sont réalisés sur site (air et sol) par mesure de précautions. Les résultats seront communiqués en toute transparence
Retrouvez le dernier point de situation : https://t.co/UmqHYpFtOfpic.twitter.com/bZ9BS1usbW
Un blessé en soins intensifs
« Le bilan est d’un blessé en urgence absolue, un salarié de l’entreprise, qui a été héliporté » vers l’hôpital de Montpellier, a annoncé la préfecture vers 19h30. Ce 11 avril, le groupe Saipol a précisé que le collaborateur blessé avait été placé en soins intensifs, mais que son pronostic vital n’était pas engagé.
Saipol a souligné que ses équipes étaient « pleinement mobilisées et en lien étroit avec les autorités afin de comprendre l'origine du sinistre » et qu'une « étude de l'impact sur l'activité de Saipol était en cours ».
L’incendie est maîtrisé
Concernant l’incendie, la préfecture a affirmé le jour même que le feu était « désormais maîtrisé, en voie d’extinction, et que le panache de fumée a été réduit ».
Ce panache, qui « s’étend vers la mer, ne présente pas de risque pour la population », avait assuré la préfecture dans un communiqué précédent. Toujours de même source, deux cents personnes de l’entreprise, dont vingt qui se trouvaient à proximité, ont été évacuées et un périmètre de sécurité a été mis en place.
L’incendie a été « maîtrisé vers 18h10 par les pompiers », avait indiqué dans un communiqué distinct le responsable de la communication de Saipol.
Un important dispositif de secours a été déployé, dont deux groupes de lutte contre les incendies, un véhicule de détection, d’identification et de prélèvement (VDIP), un bateau-pompe, la cellule d’intervention chimique des pompiers, et des moyens de la police nationale, avait expliqué la préfecture, en soulignant que l’activité portuaire a été « maintenue » et que la circulation ferroviaire n’a pas été « impactée » autour de Sète.
Le risque de pollution est écarté
Dès le 11 avril, la préfecture a précisé « le résultat des analyses effectuées hier par le véhicule de détection d'identification et de prélèvement (VDIP) permettent à ce stade d'écarter tout risque de pollution ». Et d’ajouter : « Concernant les prélèvements de l'air, l'ensemble des résultats permet de lever le doute sur la présence de tout produit toxique au-delà des seuils de danger. »
« Concernant les eaux d'extinction » utilisées par les pompiers, « une pollution en masse du bac de rétention par des acides gras (taux de 2 g par litre estimé) est relevée, produits ne présentant pas de risque de toxicité pour l'homme », a poursuivi la préfecture, précisant que « toutes ces eaux sont contenues dans un bassin de rétention et seront traitées durant plusieurs jours ».
L’inspection du travail s’attaque au groupe Avril
Installée dans la zone industrielle du port de Sète depuis 1989, l’usine Saipol transforme du colza d’importation en tourteaux riches en protéines pour l’alimentation animale et en huiles végétales destinées à la production de biocarburants, selon son site internet.
Après les explosions dans des usines Saipol à Dieppe (deux morts en 2018) et à Grand-Couronne, près de Rouen, en 2020, le « groupe Avril, présidé par le président de la FNSEA (NDLR : Arnaud Rousseau), refuse de tirer les enseignements des drames du passé », a accusé dans un communiqué l’inspecteur du travail et représentant CGT à Rouen Gérald Le Corre, en faisant un lien entre le recours à la sous-traitance et les problèmes de sécurité.
Le groupe agroalimentaire Avril, géant français des huiles et producteur d’agrocarburant, connu du grand public pour ses marques Lesieur et Puget, a vu ses ventes refluer et son bénéfice net chuter de 82 % en 2023.
Les sites Seveso sont classés selon deux niveaux de risque, seuil haut et seuil bas, en fonction de la quantité de matières dangereuses présentes.