« L’intelligence artificielle (IA) donne plein d’espoir [pour le monde agricole], mais cela nécessitera un travail énorme d’adaptation. […] C’est tout l’enjeu pour nous, organisations, d’accompagner les agriculteurs, alors que l’IA est déjà présente sur beaucoup de sujets », a déclaré Eric Thirouin, président de l’AGPB (1) le 14 novembre 2023 lors de l’assemblée générale d’Intercéreales. L’interprofession des céréales avait pour l’occasion convié Laurent Alexandre, chirurgien, écrivain et entrepreneur dans le domaine de la biotechnologie pour partager son expertise sur le sujet.
Si l’IA se développe à vitesse grand V, « il est encore temps de se plonger dedans », a assuré l’invité. Car comme bien d’autres secteurs, l’agriculture et l’agroalimentaire seront massivement impactées, tant dans le travail intellectuel que manuel avec l’association de la robotique et de l’IA, expliquait-il. Et de citer la reconnaissance de pathologies végétales, l’optimisation de l’utilisation des engrais et des produits phytosanitaires, la formation ou encore l’internationalisation des activités.

Engager l’État
« Quelles sont les positions de l’État et de l’Union européenne sur le sujet ? » s’est interrogé Jean-François Loiseau, président d’Intercéréales. Finalement absent car sollicité à la suite des intempéries, le ministre de l’Agriculture n’aura pas pu apporter de réponse.
La question devrait tout de même arriver jusqu’à ses oreilles, puisque l’interprofession attend des pouvoirs publics un schéma directeur pour l’agriculture et l’agroalimentaire pour les années à venir. « Il y a besoin d’un cadre et d’un accompagnement. L’État doit s’emparer du sujet pour l’utiliser à bon escient et ne pas rater le coche », a-t-il poursuivi, citant l’exemple des biotechnologies dans les années 1990.
(1) Association générale des producteurs de blé.