La dernière récolte française d'orge d’hiver a été au rendez-vous, avec 8,42 millions de tonnes. Son niveau a dépassé de 2,2 % sa moyenne sur cinq ans. Pour la campagne de 2022-2023, les surfaces sont annoncées en hausse. Selon le ministère de l’Agriculture, elles atteindraient 1,3 million d’hectares, dépassant de 1 % celle de l'année précédente et de 3,9 % leur moyenne quinquennale. Avec des conditions climatiques, pour l’instant, plutôt favorables, l'offre d'orge devrait être correcte au niveau de l’Hexagone, comme dans le restant de l’Union européenne.
Record australien
Si l’Argentine, qui fait partie des principaux exportateurs mondiaux d’orge, subit actuellement une terrible sécheresse qui va impacter ses récoltes, l’Australie, quant à elle, affiche des chiffres records. Sa production serait en hausse de 700 000 tonnes. "Même si la récolte en mer Noire est moins élevée qu’habituellement, ce qui est remarquable, ce sont les volumes qui sortent finalement de l’Ukraine. Ils sont plus importants que ce que le marché anticipait au départ !", ajoute La Coopération Agricole métiers du grain. Ainsi, selon le ministre de l’Agriculture, l’Ukraine aurait récolté 5,8 millions de tonnes d’orges. "Elle n’a exporté que 23,6 millions de tonnes de grains contre 33,5 millions de tonnes l’année précédente, conséquence de la guerre, rappelle Agritel. Cela inclut 8,6 millions de tonnes de blé, et 1,7 million de tonnes d’orges. »
Ainsi, avec des volumes de céréales importants et une situation plutôt améliorée dans la zone de la mer Noire, compte tenu de la mise en place du corridor cet été, le marché du blé fléchit, entraînant à sa suite, celui de l’orge. Les cours sont désormais équivalents à ceux de l’an dernier à la même période. Les orges russes et australiennes sont actuellement les plus compétitives sur le marché. "Les orges françaises, en quête de débouchés dans un contexte d’offre mondiale abondante, n’ont pas d’autres choix que de chercher à se rapprocher du niveau de ces origines", estime Tallage.