Les entreprises de travaux agricoles (ETA) normandes ont collectivement investi près de 11 millions d’euros dans des machines betteravières, sans savoir s’ils en auront l’utilité en 2020 au vu de l’avenir incertain de la sucrerie de Cagny (propriété du Groupe Südzucker).

 

« Aujourd’hui, la situation est intenable pour ces sociétés qui ont beaucoup investi et qui sont parfois spécialisées. Certaines ont 75 % de leur chiffre d’affaires affectés à la betterave. Les investissements datent de 5-6 ans jusqu’à l’année dernière, avec beaucoup de matériel neuf », apprend-on de l’organisation professionnelle Entrepreneurs des territoires (EDT) Normandie dans un communiqué du 5 juin 2019.

 

« Les 50 entreprises de travaux agricoles avec leurs 50 salariés sont, avec 130 emplois directs, 160 saisonniers et plus de 1 100 planteurs, un maillon de la filière de la betterave à sucre », lit-on dans le communiqué. « En septembre prochain, 80 % des 15 000 hectares de betteraves de Cagny seront arrachés et débardés par les 50 entrepreneurs de travaux agricoles », a rappelé Patrice Gauquelin, président d’EDT Normandie et porte-parole du collectif des ETA betteraviers normands.

 

Après une première manifestation le 7 mai devant l’ambassade d’Allemagne à Paris, les entrepreneurs normands réfléchissent aux prochaines actions à mener pour sauver les emplois de leur secteur. « Les actions d’EDT Normandie ne sont pas encore fixées, elles seront déterminées lors d’une réunion le 24 juin car un retour de Südzucker est encore attendu sur la reprise ou non de l’unité de production de Cagny (ultimatum de 8-10 jours encore environ) », conclut l’organisation.